A Sotchi, les ministres russes et chinois des Affaires étrangères ont évoqué une extension des coopérations stratégique et militaires sino-russes. Cette coopération militaire étendue se manifeste désormais aussi bien en Syrie qu'au Venezuela. La Chine et la Russie s'apprêtent-elles à faire face à un nouveau tour de force US au Venezuela?
« Pékin et Moscou entretiennent de coopérations renforcées et continuent à œuvrer pour la paix et la stabilité internationales. La coopération russo-chinoise est un facteur clé pour maintenir la sécurité et la stabilité internationales et pour établir un système mondial multipolaire », a affirmé Sergueï Lavrov, lors de sa rencontre avec son homologue chinois à Sotchi le lundi 13 mai. Selon Lavrov, la Chine est un partenaire clé pour la Russie sur la scène internationale et les coopérations sino-russes portent leur fruits sur diverses scènes que sont les Nations unies, le G20, l'Organisation de coopération de Shanghai (OGS) ou encore au sein des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud).
Le ministre russe n'a pas oublié de mettre l'accent aussi sur la synergie de part et d'autre au sein de l'Union économique eurasienne (UEEA) et dans le cadre du projet "Une ceinture, une route", pour plaider en faveur d'un partenariat eurasiatique. Et M. Lavrov d'ajouter : « nous sommes fiers de mener des coopérations technico-militaires avec la Chine et des coopérations entre les services de sécurité des deux pays en matière de lutte contre le terrorisme, le trafic de drogue et le crime organisé ».
Les observateurs jugent ces propos particulièrement significatifs au moment où les États-Unis continuent à étendre leurs réseaux terroristes en Asie centrale, soit à la fois aux portes de la Russie et de la Chine. Certains analystes estiment que l'engagement de plus ne plus poussé de la Chine dans des dossiers syriens et moyen-orientaux s'est déjà traduit par l'émergence du facteur "nord-coréen" en Syrie. Au Venezuela, les coopérations Pékin-Moscou ont jusqu'ici réussi à faire capoter les tentatives de déstabilisation US contre l'État vénézuélien et cette coopération tend à se renforcer.
En ce sens, le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, a déclaré lors de sa rencontre avec Lavrov que vue le contexte d’instabilité internationale la Russie et la Chine devraient renforcer leur coopération.
Il a fait valoir que de bonnes relations entre la Chine et la Russie avaient été établies en dépit de la situation confuse qui règne dans le monde. Yang YI a dénoncé les actions unilatérales qui ont porté des coups durs aux critères des relations internationales : « En effet, la calomnie est devenue un prétexte pour se livrer à des provocations. Ces calomnies après avoir été à maintes reprises utilisées deviennent prétendument une preuve, alors qu'une telle approche ne mène nulle part sur la scène internationale », a déploré la partie chinoise en allusion au conflit ouvert avec les États-Unis avant de souligner : "Il est courant en Chine de dire que plus un pays est grand, plus sa responsabilité est grande, mais malheureusement, nous voyons aujourd’hui qu'un grand comme les États-Unis ne se comportent pas comme un pays responsable.
« Compte tenue de l’instabilité internationale, la Chine et la Russie devaient en tant que deux grand pays responsables renforcer leurs coopérations stratégiques », a souligné chef de la diplomatie chinoise. Aucune conférence de presse ne s’est pas tenue à l’issue de la rencontre entre les ministres russe et chinois des Affaires étrangères.
Les thèmes qu’ont été abordés lors de ce tête-à-tête ont été les moyens de préserver le plan global d’action conjoint (accord nucléaire conclu le 15 juin 2015), la question de la Crimée, la situation en Afghanistan et les crises vénézuélienne et syrienne, soit des dossiers où les deux puissances comptent faire face aux Américains. Les coopérations économiques syro-russes se renforcées ces dernières années. Le volume des échanges commerciaux entre les eux pays s’élève à 100 milliards de dollars.