Le mardi 7 mai, le secrétaire d’État américain Mike Pompeo a menacé une nouvelle fois d’intervenir militairement au Venezuela. Pourtant, les batteries de missiles S-300 que le Venezuela a déployées sur son territoire réduisent presque à zéro les chances de succès des frappes balistiques ou des bombardements contre le pays. Surtout que les satellites russes surveillent activement les bases navales américaines ou encore les navires militaires qui pourraient participer à une invasion du Venezuela. Même la ligne probable du lancement des missiles de croisière US est surveillée.
« Je suis d’avis que toute action menée par les États-Unis au Venezuela, et notamment une intervention militaire, est légale », avait en effet déclaré le secrétaire d’État américain, Mike Pompeo, en violation de la charte des Nations unies qui interdit l’ingérence dans les affaires intérieures des États souverains. L’intéressé s’est même permis une menace directe après l’échec du coup d’État dirigé par les États-Unis la semaine dernière au Venezuela : « Nicolas Maduro est actuellement au pouvoir », mais « il ne fera pas partie de l’avenir du Venezuela ». L’incursion récente d’un navire de guerre américain dans la zone économique exclusive du Venezuela est du même ordre.
L’USCGC James, l’un des navires les plus avancés de la marine américaine, naviguait vers les eaux territoriales du Venezuela lorsqu’un navire de patrouille a été envoyé pour l’avertir. Le navire américain a reculé après une communication radio.
La marine du Venezuela a dénoncé le vendredi 10 mai l’incursion d’un navire de guerre américain dans sa zone économique exclusive, près de la frontière de ses eaux territoriales, a annoncé Sputnik.
La marine vénézuélienne a publié un communiqué vendredi, selon lequel l’incident aurait eu lieu jeudi et impliquerait un navire des gardes-côtes américains se dirigeant vers le principal port du pays d’Amérique latine, La Guaira.
L’USCGC James se trouvait à 14 milles nautiques (26 kilomètres) des côtes du Venezuela lorsque Caracas a envoyé un navire de patrouille pour l’intercepter. Au cours des communications radio ultérieures, l’USCGC James a accepté de se détourner.
« Après nos communications radio, l’USCGC James était convaincu de la nécessité de changer de cap et a quitté nos eaux », a déclaré la Marine dans un communiqué.
L’ambassadeur vénézuélien aux Nations unies, Samuel Moncada, a déclaré que les actions du navire américain constituaient une provocation manifeste visant à déclencher des troubles.
« Les fauteurs de guerre sont excités parce qu’ils voient une garde côtière américaine très proche des eaux territoriales vénézuéliennes. C’est une provocation susceptible d’aggraver les tensions », a tweeté Moncada.
L’USCGC James, décrit comme le navire le plus avancé de la Garde côtière américaine, est doté d’équipements de surveillance et de reconnaissance modernes. Selon l’US Navy, il peut également servir de poste de commandement pour « des missions complexes de maintien de l’ordre et de sécurité nationale impliquant la Garde côtière et de nombreux organismes partenaires ».
Le Pentagone a annoncé début mai son intention d’envoyer un navire-hôpital de la marine états-unienne en Amérique du Sud pour accorder une assistance médicale à ceux qui en auront besoin, selon le vice-président Mike Pence.
Le navire-hôpital de l’armée américaine Comfort est un bateau de 350 mètres de long avec un équipage de 950 personnes comprenant du personnel médical.
Le Venezuela a connu une grave crise politique, le chef de l’opposition Juan Guaido s’étant proclamé président par intérim du pays le 23 janvier.
Les États-Unis et certains pays d’Europe et d’Amérique latine ont reconnu M. Guaido comme président par intérim du pays.
La Russie, la Chine, Cuba, la Bolivie, le Nicaragua, la Turquie, le Mexique, l’Iran et de nombreux autres pays ont exprimé leur soutien à Maduro en tant que président légitime et ont demandé aux autres pays de respecter le principe de non-ingérence dans les affaires intérieures du Venezuela.