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Yémen : le porte-parole d'Ansarallah dénonce l'hypocrisie française dans le dossier des armes vendues à Riyad

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
L’un des 48 canons Caesar, Made in France, déployés par l’Arabie saoudite à la frontière avec le Yémen. (Archives)

En réaction à la poursuite par la France de ses ventes d’armes à l’Arabie saoudite, le porte-parole d’Ansarallah a déclaré que Paris faisait tout pour fermer les yeux et faire semblant d’ignorer les crimes commis contre le peuple yéménite.

Hier vendredi, le porte-parole d'Ansarallah, Mohammed Abdelsalam a écrit que les propos tenus par Macron sur la vente d’armes à Riyad témoignaient de l’« hypocrisie flagrante » du gouvernement français.

« L'insistance du président français pour continuer à vendre des armes à l'Arabie saoudite ; c’est de l’hypocrisie pure et dure. Et l’on tente de fermer les yeux sur les crimes commis contre le peuple yéménite », a-t-il écrit sur son compte Twitter.

Emmanuel Macron a prétendu, hier jeudi, qu’il assumait pleinement la vente des armes françaises à l’Arabie saoudite. Il a ajouté qu’il avait la garantie que ces armes n’étaient pas utilisées contre des civils au Yémen. Pour autant, une ONG venait de déposer un recours en urgence devant les juges français pour que le cargo saoudien venu au Havre chercher des armes ne les embarque pas.

Aux dires de l’avocat de cette ONG appelée Acat, le gouvernement français ne peut ignorer que ces armes peuvent être utilisées pour perpétrer des crimes de guerre au Yémen, où plus des 400.000 civils sont potentiellement sous le feu.  Plusieurs autres organisations comme Human Rights Watch, Amnesty International ou encore l’Observatoire des armements ont également protesté contre ces ventes d’armes françaises à l’Arabie saoudite.

En visite à Sibiu en Roumanie, pour participer à un sommet européen, Macron s’est même vanté du fait que l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis faisaient partie des alliés de la France.

« Nous l’assumons totalement », a-t-il allégué. Et de poursuivre : « Un comité a été chargé pour gérer ces exportations, sous la supervision du Premier ministre … et où nous demandons [à Riyad ] une garantie pour que ces armes ne soient pas utilisées contre des civils ».

Se référant à l'assassinat de Jamal Khashoggi, journaliste dissident saoudien au consulat saoudien à Istanbul, certains pays européens dont l'Allemagne, ont annoncé qu'ils s'abstiendraient de vendre des armes à l'Arabie saoudite. Ces derniers ont bien compris que certains responsables saoudiens dont le prince héritier, Mohammed ben Salmane avaient du sang sur les mains.

 

Et M. Macron, lui, qualifie de démagogues, les appels de ces pays européens à suspendre les ventes d’armes à l’Arabie saoudite.

L’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis font partie des principaux clients d’armes françaises et les entreprises françaises ont conclu avec eux des contrats juteux.

La France s'expose à un risque juridique "élevé" en livrant à l'Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis du matériel militaire et en contrevenant aux normes de droit international.

Lire aussi: La France continue de vendre des armes à l'Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis

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SOURCE: FRENCH PRESS TV