Ce mercredi 8 mai, le président irakien Barham Saleh a déclaré, lors de sa rencontre avec le secrétaire d’État américain Mike Pompeo, que l’Irak devrait profiter d’une exemption quant aux sanctions imposées par les États-Unis à la République islamique d’Iran.
Un site web irakien a examiné les dimensions du déplacement du secrétaire d’État américain à Bagdad et conclu que Washington craint que ses troupes ne soient visées en Irak.
Le secrétaire d’État américain Mike Pompeo est arrivé, mardi soir, à Bagdad, dans le cadre d’une visite inopinée et il a rencontré le Premier ministre Adel Abdel Mahdi et le président Barham Saleh.
Cette visite a suscité de nombreuses questions à propos des objectifs que poursuit Mike Pompeo en Irak.
Dans la foulée, la chaîne de télévision irakienne Al-Ahed a publié, sur son site web, un article révélant que Mike Pompeo aurait donné son feu vert à la prolongation des dérogations qui permettront à l’Irak de continuer d’acheter des hydrocarbures à l’Iran.
« Les médias irakiens n’ont pas largement couvert l’actualité sur le déplacement inopiné de Mike Pompeo en Irak et ils se sont contentés d’aborder la décision des États-Unis de contribuer dans les projets énergétiques en Irak. Mais est-ce la vraie raison pour laquelle la Maison-Blanche a envoyé son secrétaire d’État, en pleine nuit, en Irak ? Selon des sources proches du bureau du président irakien, Mike Pompeo a donné son feu vert à la prolongation des exemptions qui permettront à Bagdad de continuer d’importer du pétrole iranien », indique l’article.
Et d’ajouter :
« Pompeo s’est déplacé en Irak pour conclure des contrats commerciaux notamment dans le domaine de l’énergie : électricité, pétrole et gaz naturel. En plus, le secrétaire d’État américain a demandé au gouvernement irakien d’assurer une médiation entre les États-Unis et l’Iran pour ainsi garantir la sécurité des troupes américaines déployées en Irak, s’il souhaite profiter d’une exemption des sanctions anti-iraniennes.
Concernant la décision de la Maison-Blanche d’acheminer un porte-avions au Moyen-Orient, Mike Pompeo a déclaré que Washington entendait défendre ses intérêts face à l’Iran.
Ces commentaires prouvent que les États-Unis reconnaissent la puissante alliance régionale dont fait partie l’Iran, qui est résolue à défendre les intérêts de tous les pays islamiques et pas seulement ceux de l’Iran. En outre, Washington sait bel et bien que l’alliance irano-irako-syrienne est une alliance de nature extranationale, soutenue par tous les groupes de résistance dans tous les pays qui sont prêts à dépasser leurs frontières pour défendre les intérêts du monde musulman.
Les récents agissements militaires des Américains mettent en évidence la reconnaissance par la Maison-Blanche de la puissance iranienne dans la région. En effet, les États-Unis savent qu’ils ne sont pas en mesure d’entrer en guerre avec l’Iran, car celui-ci est bien capable de porter atteinte à leurs intérêts ainsi qu’aux intérêts de leur allié israélien. »
Al-Ahed a réaffirmé que Washington connaissait parfaitement la puissance des groupes de résistance opérant en Irak. « C’est exactement ce qu’a poussé Pompeo à se rendre à Bagdad : Il voulait dire à l’Iran et à l’Irak qu’il n’entend pas recourir à la force contre Téhéran. »