Sur fond de l’intensification des protestations contre la présence US sur le sol irakien, s’émerge une nouvelle vague de contestations contre l’ingérence US dans les affaires internes du pays. Au lendemain d'une frappe US qui a visé les forces de sécurité irakienne à Kirkouk les voix s'élèvent pour réclamer la fermeture de l’ambassade des États-Unis à Bagdad. La colère est intense au point même que certaines composantes des Hachd, à commencer par le courant Sadriste, n'écartent plus la possibilité de prendre pour cible l'ambassade US à Bagdad. L'ambassade qui s'est payé le luxe de publier des tweets hostiles aux Hachd, serait dans le viseur des forces de la Résistance, si les Américains s'obstinaient à utiliser le sol irakien pour frapper des pays voisins.
La vague de contestations contre la présence ainsi que l’ingérence US prend essor tout juste après la frappe du vendredi des forces américaines contre la police irakienne dans la ville pétrolifère de Kirkouk où les États-Unis se démènent pour consolider leurs positions sans grand succès et d'où ils cherchent à « chasser les Hachd », là aussi sans pouvoir faire avancer d'un iota leur cause.
Dans ce cadre, le Parlement irakien a accéléré ses efforts pour faire passer le projet de loi sur lequel il se penche depuis quelques semaines et qui stipule une révision des pactes militaires signés avec Washington. Par ailleurs, le Parlement réclame une réunion avec la présence du Premier ministre irakien pour faire le point sur l’ingérence de l’ambassade américaine dans les affaires intérieures du pays.
Cité par la chêne Al-Sumaria News, Naeim al-Aboudi, député de la fraction al-Sadeqoun ( affilée à la coalition al-Fatah lié aux Hachd al-Chaabi, NDLR) , a déclaré lors d’une conférence de presse : « Nous avons remis au Parlement une demande signée par 65 députés afin d’examiner l’ingérence ouverte de l’ambassade des États-Unis dans les affaires intérieures de l’Irak », jugeant les interventions de l’ambassade américaine dans les affaires intérieures de l’Irak inacceptables et non conformes aux normes diplomatiques.
Se disant préoccupé par l’affaire dans un communiqué publié le samedi 27 avril, Muqtada al-Sadr, leader de la fraction Saeron, a évoqué une possible la fermeture de l’ambassade américaine, si les Américains continuent à s'ingérer dans les affaires intérieures irakiennes et à vouloir faire du sol irakien la base-arrière des attaques contre les pays voisins. Sadr a affirmé qu'en cas de toute éventuelle attaque contre le voisin iranien, depuis l'Irak, "l’ambassade US à Bagdad sera dans la ligne de mire des forces de la Résistance".
Sadr a appelé "le gouvernement irakien à recourir au principe de réciprocité pour défendre le peuple et le pays en cas de la poursuite des dommages infligés par l’alliance entre Trump et Netanyahu à l’Irak et à la sécurité de son peuple".
Quant au ministère irakien des Affaires étrangères, il a convoqué le chargé d'affaires de l'ambassade américaine à Bagdad avant de contester, dans un communiqué, les récentes publications aux tons insultants sur le site de l'ambassadeur US à l’encontre de l’axe de la Résistance. Jugeant qu’elles ne sont pas conformes à la Convention des relations diplomatiques et qu'elles ne correspondent aux missions de l’ambassade US, la diplomatie irakienne a invité cette dernière à les supprimer et à éviter la reproduction sur son site de ce genre de contenus.
Les partis et les courants politiques irakiens ont, eux aussi, appelé à l’expulsion du chargé d’affaires de l’ambassade américaine à Bagdad pour cause de son ingérence manifeste dans les affaires intérieures de l’Irak.