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Les terroristes d'Idlib étendent leur action à Alep et à Hama, une offensive est-elle inévitable?

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L'armée syrienne frappe un entrepôt d’armes chimiques de Hayat Tahrir al-cham à Alep. (Photo d'illustration)

Est-ce le retour à la case départ? Depuis plus d'un mois les terroristes d'al-Qaïda multiplient des assauts contre les positions de l'armée syrienne et de ses alliés à Hama et à Alep, bénéficiant du soutien large de l'armée turque. Jeudi et vendredi, les avions turcs ont pour la première fois apparu dans le ciel syrien en soutien aux terroristes mais aussi à l'armée turque qui pour la première fois depuis bien longtemps a pilonné l'armée syrienne.

Au seuil d'un nouveau round des pourparlers d'Astana, il ne reste presque plus rien de la zone démilitarisée, la Turquie étant entrée dans une nouvelle phase de confrontation. Cette évolution a d'ailleurs dominé les entretiens de dimanche du président Assad avec l'envoyé spécial du président Poutine, Alexandre Lavrentiev. À Alep, il y a surtout l'urgence. Les terroristes de Hayat Tahrir al-Cham (ex-Front al-Nosra) vont de plan en plan. Outre des attaques éclair, des tirs de roquettes, ils manipulent les substances chimiques. L’armée syrienne a annoncé une imminente offensive contre le groupe terroriste dans la localité de Souq al-Jabas et le district de Rashidin, au sud-ouest du gouvernorat contrôlé par l'armée syrienne et ses alliés. 

Selon l’agence de presse officielle syrienne SANA, des unités de l’armée syrienne ont pris pour cible des axes de déplacement et des repaires des terroristes du Front al-Nosra dans la banlieue sud-est d’Idlib, d'où ils lancent régulièrement des attaques contre les positions de l'armée.

Le correspondant de SANA à Hama a indiqué que des unités de l’armée avaient frappé les lieux de rassemblement des groupes terroristes affiliés au réseau du Front al-Nosra dans les deux villages de Chaara et Sayadi dans la banlieue sud-est d’Idlib. Les frappes se sont soldées par la neutralisation de nombreux terroristes et la destruction de leurs caches à partir desquelles ils attaquaient les points de contrôle militaires et les villages sûrs, a dit le correspondant de SANA.

Dans la foulée, certaines sources locales ont fait part d’une forte explosion dans la ville d’Atarib située en banlieue ouest d’Alep.

Un entrepôt d’armes chimiques de Hayat Tahrir al-cham situé près de la ville d’al-Atarib dans la banlieue ouest d’Alep a explosé aux premières heures du 20 avril, a rapporté le site d’information South Front.

« L’entrepôt, qui a explosé, était l'un des quartiers généraux dédiés aux modifications des ogives de missiles et à l’injection des produits chimiques toxiques », a déclaré une source locale à l’agence de presse russe Sputnik, disant qu’une odeur forte couvrait toute la région après l’explosion.

Sputnik a déclaré que des membres de l'organisation des Casques blancs, soutenue par l'Occident, se sont précipités sur le site de l'explosion, où ils ont trouvé les corps d'au moins six personnes tuées dans l'explosion. Trois blessés ont été transportés vers des hôpitaux voisins.

La Russie a averti à plusieurs reprises que Hayat Tahrir al-Cham, soutenu par les services de renseignement occidentaux, préparait des substances toxiques afin de lancer une attaque chimique et de l’attribuer ensuite au gouvernement de Damas.

La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova avait mis en garde ce vendredi 19 avril que les terroristes du Front al-Nosra coopéraient avec les Casques blancs pour lancer une attaque chimique contre les civils et l'attribuer au final au gouvernement syrien et à Bachar al-Assad. Fin mars, le ministère russe des Affaires étrangères avait fait part des informations indiquant l'arrivée de mercenaires des services de renseignement français et belges dans la province d'Idlib pour faire de telles actions.

Ce ministère avait rapporté avoir reçu des informations sur des rencontres entre les mercenaires, les commandants du Front al-Nosra et les représentants des Casques blancs. Ce qui selon le ministère russe avait pour objectif d’organiser le lancement d'une nouvelle attaque chimique attribuée au final à Damas et à l’armée de l’air russe.

Une telle action pourrait provoquer une nouvelle frappe militaire américaine contre l’armée syrienne.

Alep est-elle le théâtre d'une escalade guerrière bien préméditée? « C'est fort possible. En tout cas, la Turquie semble agir en parfaite coordination avec les Américains dans cette province stratégique où elle mène lentement et sûrement un travail de sape avec en toile de fond des attaques propres à épuiser les forces syriennes. À moins de lancer une offensive d'envergure, l'armée syrienne aura du mal à contrer ses agissements », note un analyste à Téhéran. « Une chose est sûre : Damas exige désormais que l'accord sur la zone démilitarisée sans cesse violé par la Turquie soit respecté et il exige que les pourparlers d'Astana débouche sur une solution concrète en ce sens. Je crois que la Russie veut aussi du concret d'où des frappes aériennes russes qui se succèdent contre les positions terroristes à Idlib et à Alep », poursuit cet analyste. 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV