Quelques jours après que Le Caire eut annoncé vouloir se retirer d’une alliance anti-iranienne, dirigée par les États-Unis et l’Arabie saoudite, les analyses se multiplient autour de cette décision d’Abdel Fattah al-Sissi.
Cependant, il paraît que l’approche de l’Égypte vis-à-vis des évolutions de la région, de ses amis et de ses rivaux est plus compliquée que les analyses en cours.
Le lundi 15 avril, les médias ont rapporté que l’Égypte avait commencé à empêcher les navires transportant du pétrole iranien de traverser le canal de Suez pour se diriger vers la Syrie. Du coup, l’Iran a été obligé d’exporter son pétrole vers la Syrie via le sol irakien.
Dans la foulée, un quotidien saoudien indique que l’Iran « a envoyé à la Syrie 1 200 camions-citernes via le sol irakien ».
La Syrie a besoin de pétrole car elle fait face à une crise de carburant. Il semblerait que le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi ait décidé, à l’issue d’une rencontre avec son homologue américain Donald Trump, de barrer la route à l’exportation du pétrole iranien vers la Syrie via le canal de Suez.
Dans la foulée, l’agence de presse officielle irakienne a annoncé que l’exportation du pétrole iranien par les camions-citernes via le sol irakien se poursuivrait. Plus de 1 500 camions-citernes seront acheminés vers la Syrie afin de subvenir aux besoins de ce pays en carburant. Ensuite, le nombre de camions-citernes sera réduit pour atteindre 500.
Le mercredi 10 avril, l’Égypte a démenti les rapports selon lesquels les navires seront interdits de se diriger vers la Syrie via le canal de Suez.
D’un côté, les autorités syriennes disent que l’Égypte bloque l’exportation du pétrole iranien vers la Syrie dans le cadre des sanctions des États-Unis contre la République islamique d’Iran. De l’autre, les Égyptiens le démentent.
Il y a quelques jours, Imad Khamis, Premier ministre syrien, a déclaré, devant des journalistes en Syrie, que l’Égypte empêchait, depuis six mois, l’exportation du pétrole iranien vers la Syrie via le canal de Suez.
Il semble que les Égyptiens aient opté pour une stratégie moins risquée en s’alignant sur les politiques des États-Unis vis-à-vis de l’Iran mais qu’ils ne veulent pas adopter les approches militaires et sécuritaires de la Maison-Blanche en acceptant uniquement les sanctions pétrolières contre l’Iran.