Une revue américaine a reconnu la puissance incomparable du Corps des gardiens de la Révolution islamique (CGRI), sans manquer de dire que cette organisation militaire disposait de multiples options pour se venger de la décision de Washington d’inscrire le CGRI sur sa liste noire.
The Foreign Policy s’est penché dans un article sur la décision du président américain Donald Trump d’inscrire le nom du Corps des gardiens de la Révolution islamique sur la liste noire et a écrit que « cette action de Trump n’est non seulement pas en faveur de Washington, mais, pire encore, elle menace les Américains partout dans le monde ».
Les déclarations officielles du gouvernement iranien donnent déjà des indices sur le fait que Téhéran se prépare à considérer cette désignation comme une attaque à son encontre et à réagir en conséquence. Quelques heures à peine après l’annonce américaine, Téhéran a réagi en désignant de la même manière le commandement central américain (CENTCOM) en tant qu’organisation terroriste.
« Si l’Iran décide à ce moment d’augmenter les tensions contre les militaires américains, de nombreuses options se présenteront à lui. Il peut se concentrer sur les zones où les Gardiens de la Révolution sont directement présents ou bien sur des groupes non gouvernementaux influents dans la région », souligne The Foreign Policy.
L’article indique que les combattants du Hezbollah libanais présents en Syrie — les Kataeb Hezbollah d’Irak, Asa'ib Ahl al-Haq et l’organisation Badr — peuvent se venger des États-Unis indirectement et à la place du CGRI. « Outre les attaques militaires, les USA pourraient également souffrir des retombées diplomatiques de la décision de Téhéran de considérer le CENTCOM comme une organisation terroriste. Ce qui aurait été un malentendu mineur entre les deux adversaires pourrait très bien devenir un déclencheur de frictions », ajoute l’article.
La revue américaine rappelle que l’Iran a promis que les vedettes américaines dans le golfe Persique ne seraient plus en paix… Si un incident similaire à celui de 2016 se passe et que les Gardiens de la Révolution arrêtent des marins US dans le golfe Persique, Washington n’aura plus les canaux de communication formels et informels dont il disposait alors pour les faire libérer. Au lieu de cela, les Iraniens peuvent retenir les Américains en otage pendant de longues périodes ou même leur faire du mal.
Tout en reconnaissant que le CGRI est la plus puissante institution militaire de l’Iran, The Foreign Policy affirme que « l’armée iranienne, responsable des activités dans le détroit de Bab el-Mandeb, le golfe d’Aden et la mer d’Oman, avec une mission largement axée sur la lutte contre la piraterie, pourrait utiliser ses ressources en vue de provoquer davantage les États-Unis ».
« Même si l’Iran ne crée pas une telle situation, les accrochages entre les forces armées américaines et iraniennes sont presque inévitables. Alors que les menaces mutuelles, telles que Daech, s’estompent dans la région, les États-Unis et l’Iran entrent dans une nouvelle ère de concurrence sur des théâtres stratégiques tels que l’Afghanistan et l’Irak. L’influence croissante de l’Iran en Irak et en Syrie et son réseau croissant de mandataires au Liban, à Bahreïn et au Yémen font que l’administration Trump ne peut tout simplement pas raisonnablement espérer le départ des Iraniens de la région. Washington doit trouver un moyen de régler ses problèmes géopolitiques avec l’Iran, mais ce que les Américains ont fait, c’est augmenter les risques d’une escalade totale avec Téhéran, nécessitant d’importantes ressources diplomatiques pour éviter de créer une conflagration régionale plus large incluant Israël et les régimes arabes du golfe Persique et générant le chaos dans toute la région », conclut The Foreign Policy.