Les analystes internationaux mettent unanimement en garde contre le danger qui menace les troupes américaines au Moyen-Orient, après que le président américain a annoncé sa décision d'inscrire le Corps des gardiens de la République islamique sur la liste noire.
L'acte irréfléchi de Donald Trump incité par son entourage dont son conseiller à la sécurité et le secrétaire d'État, menace en premier lieu les troupes américaines au Moyen-Orient plutôt que d'aggraver la situation économique en Iran.
"Les troupes américaines ne connaîtrons plus la paix"
Il va de soi que personne d’autres que les Sionistes n’est aussi heureux des sanctions qui frappent le CGRI. Pour autant, les experts à Tel-Aviv ont mis en garde contre les lourdes répercutions de la mesure américaine, répercussions qui pourraient toucher directement Israël.
The Jerusalem Post se penche sur la sévère riposte de l’Iran qu’a promise le commandant en chef du CGRI, le général Mohammad Ali Jafari: « Si les Américains recourent à cette absurdité, nous prendrons des contre-mesures et les mettrons à l’ordre du jour conformément aux politiques de la République islamique d’Iran. Dans ce cas, les troupes américaines ne connaîtrons plus la paix dans la région de l’Asie de l’Ouest. »
"Washington qui voit d’ores et déjà les alliés de la Résistance en Syrie et en Irak comme une menace, et bien cette menace se renforcera si les États-Unis blackliste le CGRI , prévient le journal israélien dans son numéro du 9 avril.
Le site web DEBKAfile, proche du renseignement israélien écrit pour sa part: « Les États-Unis devraient attendre des représailles immédiates de l’Iran qui reconnait l’armée américaine comme une organisation terroriste international au même niveau que Daech et risque d’inviter ses alliés dont Nicolas Maduro, président vénézuélien, à procéder à des mesures similaires. »
Ce faisant, le site ne peut ne pas évoquer au moins implicitement le rôle qu'aura Israël à jouer dans le cadre d'un scénario de guerre et les risques qu'un tel scénario fait encourir à Israël :
« Au Moyen-Orient, le président syrien Bachar al-Assad, le secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah et les Forces de mobilisation populaire vont probablement s'associer à l’Iran. Dans ce cas-là, de violents affrontements risquent d’éclater entre les forces alliées de l’Iran et les militaires américains et c’est sur fond de cette menace que l’armée américaine a mis en alerte le 5 avril, conjointement à la publication de l’annonce par le Wall Street Journal, ses unités militaires déployées dans la région », explique le site qui évoque le tribu à payer par Israël dans cette grande guerre à venir qui pourrait consister à ce que " Washington nous demande à bombarder les groupes irakiens pro-Iran"
Les sanctions contre le CGRI ou les intérêts US
Citant deux autorités au sein du congrès américain, Times of Israël écrit: « Bien que le CGRI exerce une influence considérable sur l’économie iranienne, les sanctions de ce type imposées par les États-Unis auront probablement un impact limité. Mais, blacklister le CGRI peut rendre extrêmement compliquées les opérations militaires et diplomatiques des États-Unis en Irak où les partis politiques et les Forces de mobilisation populaire entretiennent des relations proches avec le CGRI. Tout ceci ne sera pas sans conséquences pour Israël, limitrophe d'une Syrie où les groupes irakiens ont une large et durable présence. De surcroît, l’acte de Washington va resserrer encore plus le cercle des personnes avec qui les autorités américaines pourraient interagir au Liban. Et là, la perspective sera loin de réjouir Tel-Aviv. L'inscription du Hezbollah sur la liste noire américaine a d'ailleurs empêché Washington d’établir des liens avec les membres de l’organisation au sein du Parlement et dans l’exécutif libanais. »
Selon Times of Israël, le Pentagone et d’autres agences de renseignement américains ont également exprimé leurs inquiétudes au sujet des répercutions des sanctions contre le CGRI surtout si ces dernières n’autorisent plus les autorités américaines de contacter leurs homologues étrangers qui entretiennent des relations avec le CGRI. Ce sont ces mêmes inquiétudes qui avaient convaincu les prédécesseurs de Donald Trump de ne pas recourir aux sanctions contre le CGRI, pendant plus d’une décennie. Car l'absence du contact et du dilogue veut dire la guerre".
Et le journal de conclure : " Dorénavant, l'armée américain craignent une riposte contre les troupes américaines déployées dans la région. Ils envisagent de mettre en alerte leurs militaires présents en Syrie et en Irak qui accueillent respectivement 2.000 et 5.200 soldats. Sans oublier le danger qui menace la Cinquième Flotte de l’US Navy dans le golfe Persique et sa base aérienne d’al-Adid à Qatar. Tout ceci pousse aussi Israël à être particulièrement alerte et vigilent alors qu'il vit peut-être un tournant via son scrutin législatif. Une guerre irano-américaine en Syrie est peut-être une bonne chose pour Tel-Aviv mais de là à y voir une opération sans risque pour Israël c'est un pas que personne n'osera franchir".