Vassili Nebenzia, représentant permanent de la Russie auprès de l’ONU, a souligné qu’à l’exception de l’Iran et de la Russie, les troupes des autres pays devaient quitter la Syrie.
Lors d’une interview accordée jeudi 11 avril au quotidien extrarégional saoudien Ashraq al-Awsat, basé à Londres, Vassili Nebenzia a déclaré que les forces des pays dont la présence était illégitime en Syrie, devaient s'en retirer.
« La présence russe en Syrie est légitime. Nous sommes en Syrie à la demande du gouvernement de Damas pour l'aider à lutter contre la menace terroriste », a-t-il assuré.
Il n’a pas manqué par ailleurs de qualifier de légitime la présence iranienne en Syrie:
« Comme nous le savons tous, personne d’autre n’a été invitée. Tous ceux qui sont présents en Syrie sans invitation devraient quitter le pays. Bien sûr, la présence de l'Iran en Syrie est légale. »
Et de poursuivre:
« En dépit des coups durs portés à Daech, la menace terroriste pèse lourdement encore sur le pays. Elle n’est pas complètement éradiquée. D’autres groupes terroristes comme Hayat Tahrir al-Cham (ex-Front al-Nosra) ont renforcé leurs positions dans le nord de la Syrie. On ne peut pas laisser la situation telle quelle. Il faut remédier à cette crise. »
Position russe à l’égard du Golan
L'ambassadeur permanent de la Russie à l'ONU a souligné que Moscou rejetait la reconnaissance de l’annexion du Golan syrien à Israël par les États-Unis.
« Une fois que la Syrie sera stabilisée, tout le monde devra quitter la Syrie, même la Russie. Dans le même temps, des pays comme les États-Unis et la France ont une présence militaire en Syrie sans que Damas y consente », a-t-il déclaré.
« L'occupation du Golan par Israël remonte à avant le conflit syrien. Nous n'avons jamais reconnu la souveraineté d'Israël sur le Golan. Il fait partie intégrante de la Syrie. Nous avons soutenu toutes les résolutions onusiennes en la matière. Et en effet, nous condamnons la décision américaine. »
En réponse à une question sur le rôle de l’Iran dans la région et les préoccupations des États-Unis quant à ce qu’ils appellent « les menaces iraniennes », Vassili Nebenzia a déclaré:
« L’Iran n'est pas un pays étranger dans la région, il en fait partie intégrante. L’Iran a des intérêts légitimes qui vont au-delà de ses frontières et il cherche, entre autres, à assurer sa sécurité nationale... Les États-Unis parlent de menaces iraniennes. Mais n'oublions pas les menaces auxquelles l'Iran est confronté. Dans la conjoncture actuelle, ces menaces sont explicites. Ne pensez-vous pas que l'Iran devrait les prendre au sérieux ? »
Dans une autre partie de ses propos, il a affirmé:
« Malheureusement, les récentes mesures prises par Washington dont son retrait du Plan global d’action commun (PGAC) ou le fameux accord sur le nucléaire iranien signé entre Téhéran et les 5+1, et le durcissement des sanctions à grande échelle, ne font qu'augmenter les risques d'escalade des tensions et de l'imprévisibilité de la situation. »
L’Iran et la crise yéménite
Quant aux calomnies et aux allégations selon lesquelles l’Iran expédie des armements dont des missiles balistiques au Yémen, Vassily Nebenzia a expliqué que « le Yémen est un pays qui possédait une grande quantité d’armes même avant l’éclatement du conflit en 2015. Personne n’a encore prouvé à cent pour cent que le Mouvement Ansarallah se procure des armes iraniennes. Ils (les Yéménites) ont d'autres moyens de s'équiper. Ils sont armés au-delà de leurs besoins. Avant, le Yémen était un marché pour les armes. Tout le monde était en concurrence pour armer le Yémen, y compris l'Union soviétique. Ils n’ont donc pas besoin d’armes. »