L'offensive monétaire américaine contre Erdogan engagée pour enrayer la dynamique de rapprochement Moscou-Ankara a porté ses fruits, le puissant parti d'Erdogan, l'AKP ayant perdu Ankara, Istanbul et Izmir après bien des années... Les USA annoncent aussi avoir suspendu la livraison des F-35 à la Turquie. Jusqu'où ira le bras de fer Ankara-Washington?
Des élections municipales ont eu lieu le dimanche 31 mars en Turquie. Les résultats définitifs, qui viennent de tomber, donnent l’AKP, le parti du président turc Recep Tayyip Erdogan, perdant à Istanbul, où le candidat de l’opposition Ekrem Imamoglu l’a emporté de justesse avec 48,8 % des suffrages face au candidat du parti au pouvoir, qui a obtenu 48,51 % des voix.
Avec cette victoire d’Imamoglu à Istanbul, l’opposition contrôle désormais les trois principales villes du pays à savoir, Istanbul, Ankara et Izmir.
S’ouvre néanmoins à compter d’aujourd’hui une période de trois jours, durant lesquels les candidats peuvent porter recours s’ils le veulent.
Outre Istanbul, QG d’Erdogan où il a autrefois été le maire, l’AKP a essuyé des défaites inattendues dans plusieurs autres grandes villes, dont Ankara.
L’échec est d’autant plus cuisant que le parti de l’AKP et ses prédécesseurs contrôlaient Istanbul et la capitale, Ankara, depuis 25 années.
Il s’agit d’un véritable tournant et d’un coup dur pour Erdogan, au pouvoir depuis 16 ans. C’est pour cette raison même que l’AKP a annoncé qu’il déposerait des recours auprès des autorités électorales pour les résultats à Ankara.
À cet égard, le secrétaire du Parti de la justice et du développement, Fateh Shaheen, a déclaré à la presse que son parti avait d’ores et déjà remis en cause le décompte des voix à Ankara et qu’il espérait que le recomptage modifierait les résultats des municipales en faveur de son parti.
Les résultats ne sont peut-être pas encore complètement officiels, mais Imamoglu a déjà changé lundi son titre sur son compte Twitter officiel en « Maire de la municipalité métropolitaine d’Istanbul ».