Quelques heures après le discours du secrétaire général du Hezbollah, Seyyed Hassan Nasrallah qui a mis en garde le monde arabe contre toute apathie après l'annonce de la reconnaissance par les États-Unis de l'occupation israélienne du Golan, les bataillons du Hezbollah irakien ont publié dans la nuit de mardi à mercredi, 27 mars un communiqué.
Les bataillons du Hezbollah d'Irak dénoncent dans son texte les États-Unis pour avoir violé de façon flagrante le droit international et les résolutions des Nations unies et surtout la souveraineté et la volonté de la nation syrienne en particulier et les nations du monde en général.
« Trump n’a pas compris à quel point sa politique partiale, laquelle fait strictement écho aux intérêts du régime israélien, renforce la position de la Résistance et prouve aux nations de la région que la seule solution viable à l'expansionnisme US-Israël est la solution armée », précise le communiqué.
Dans une autre partie du communiqué, les bataillons du Hezbollah irakien soulignent le caractère «indispensable» d'une action concertée destinée à rendre le terrain propice à la libération non seulement des territoires occupés de la Palestine mais aussi de tous les territoires arabes des Chebaa au Sinaï des mains de l'occupant israélien ».
« C'est après l'échec de leurs divers plans dans la région que les États-Unis jettent une pavée dans la marre qui n'en est pas une, car l'occupation israélienne au Golan sera désormais combattue par la voie des armes. Le Hezbollah d'Irak promet de faire face du mieux qu'il peu au projet américano-israélien et de mettre un terme à l'ingérence de Washington et de Tel-Aviv".
Le chef du courant Sadriste, Moqtada Sadr a aussi condamné dans les termes les plus vifs la décision américaine sur le Golan. Il a exhorté "toutes les formations irakiennes et musulmanes" à rejeter cette nouvelle décision américaine.
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Les analystes politiques constatent une montée en puissance des ressentiments anti-américain et anti-israélien depuis 48 heures qui ne va pas sans répercuter sur la situation " sécuritaire" du régime sioniste. " La décision américaine de "judaïser" Qods a fini par souder Gaza et la Cisjordanie et à piéger le régime israélien et à le placer face à une dynamique guerrière de plus en plus puissante. Celle concernant le Golan en fera autant. En 2017 une armée pour la libération du Golan a été formée par les combattants irakiens d'al-Nujaba, une organisation forte et puissante et bien expérimentée qui ne demande que le feu vert de Damas pour passer à l'acte. Depuis l'annonce américaine, la situation est particulièrement tendue au Golan occupé où les populations vont de manif en manif et de protestation en protestation, de concert avec tous les syriens", constate l'analyste des questions politiques, Sadallah Zarei.
" Outre les mises en garde lancées par l'armée et l'Etat syriens qui affirment ne pas hésiter à passer à la confrontation armée pour chasser Israël, le régime israélien devra désormais se soucier d'une lutte armée à naître au cœur même des régions druzes au Golan", souligne l'analyste.
En févier le journal israélien, The Jerusalem Post s'inquiétait d'une "promesse" d'al-Nujaba faite au Hezbollah libanais comme quoi il s'engagerait aux côtés de la Résistance libanaise dans toute guerre à venir contre Israël : " Notre brigade pour la libération du Golan se tient prête et est prompte à agir. La décision de Trump n'a fait qu'ouvrir des plaies très anciennes, a souligné le journal citant le porte-parole d'al-Nujaba.
"Si Israël a réellement l'intention d'envoyer son armée annexer le Golan, il lui faudrait fermer tous les points de passage avec le territoire syrien, chasser la Finul et les soldats russes et syriens qui s'y trouvent depuis la libération de Deraa et de Quneitra...Or tous ces gestes sont potentiellement suicidaires pour le régime israélien surtout si on se rappelle comment les druzes ont rejeté les dernières élections israéliennes, ont réclamé l'ouverture des points de passage avec la Syrie et ce, après la tuerie en juillet 2018 de Daech à Soueïda, tuerie à caractère anti-druze et pilotée depuis la base US-Israël à al-Tanf. Dans ce cas de figure, une militarisation des druzes n'est guère impossible et la présence des soldats druzes au sein de l'armée israélienne pourrait même être un plus, au contraire de ce que le régime israélien semble croire"
Donald Trump a promulgué le lundi, 25 mars à la Maison-Blanche un décret reconnaissant la souveraineté d'Israël sur le Golan syrien. Cette nouvelle prise de position du président américain a déclenché une nouvelle vague de réactions au niveau régional et international.