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« Si vous ne vous retirez pas du Golan, nous allons recourir à la solution militaire »

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Des soldats israéliens participent à un exercice simulant un conflit avec le Hezbollah libanais, dans le Golan, le 5 septembre 2017. ©AFP

La Syrie met en garde Israël, par le biais de l’un de ses hauts diplomates, au sujet du Golan occupé : « Si vous ne vous retirez pas du Golan, nous allons recourir à une solution militaire. » Que va-t-il se passer ? Est-ce que le président américain Donald Trump répondra-t-il positivement aux demandes de Netanyahu et reconnaîtra-t-il la « souveraineté israélienne » sur le Plateau du Golan occupé dans les semaines à venir ?

Le rédacteur en chef du journal Rai Al-Youm, Abdel Bari Atwan a écrit qu’« après que le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, n’a pas réussi à établir une zone tampon dans le sud de la Syrie et à former un groupuscule composé d’éléments de certains groupes terroristes armés opposés au gouvernement syrien », il se tourne vers le sénateur républicain Lindsey Graham, proche du président américain Donald Trump, dans l’espoir de le pousser à faire adopter une résolution reconnaissant la souveraineté israélienne sur les hauteurs du Golan occupé (1.200 km²) ».

Le sénateur Graham, qui a visité le plateau du Golan occupé avec Netanyahu et l’ambassadeur américain à Tel-Aviv, David Friedman, a promis lundi, à son retour à Washington, de persuader le président Trump d’ordonner l’adoption d’une résolution reconnaissant l’annexion par Israël du plateau occupé et d’aider le sénateur pro-israélien, Ted Cruz, à faire voter une résolution devant le Congrès dans le même cadre.

Netanyahu se rendra bientôt à Washington pour assister à la conférence de l’AIPAC, qui est le fer de lance du lobby israélien dans la capitale américaine, et qui tiendra sa conférence annuelle le 26 mars.

L’on s’attend à ce que Netanyahu rencontre Donald Trump à la Maison Blanche. Son rival Benny Gantz, à la tête de la liste électorale Bleu Blanc, estime qu’à l’issue de la rencontre Trump/Netanyahu, la Maison Blanche publiera une déclaration dans laquelle elle reconnaîtra la souveraineté israélienne sur le plateau du Golan occupé. Ce geste aura une portée électorale pour Benjamin Netanyahu et vise à le soutenir et à accroître ses chances de succès aux élections législatives du 4 avril.

Le ministère syrien des Affaires étrangères a publié un communiqué dans lequel il a condamné les promesses de Graham, disant qu’elles reflétaient l’arrogance américaine dans sa pire forme. Toutefois, la réaction la plus importante s’est cristallisée dans le message indirect du vice-ministre syrien des Affaires étrangères.

Dans sa lettre indirecte envoyée à Kristin Lund, chef de Mission et commandant de l’Organisme des Nations Unies chargé de la surveillance de la trêve, le vice-ministre syrien des Affaires étrangères Fayçal Meqdad a averti que la Syrie n’hésiterait pas à recourir à la force pour libérer le Golan occupé si les forces israéliennes ne se retireraient pas.

Le point qui mérite réflexion est que, Martin Indyk, secrétaire d’État adjoint et ancien ambassadeur américain à Tel-Aviv a écrit dans un tweet que « le Golan est un territoire syrien et ceux qui menacent de l’annexer jouent avec le feu. Cinq anciens Premiers ministres israéliens ont exprimé leur volonté de se retirer du plateau contre un traité de paix avec la Syrie, mais la Syrie n’est pas prête pour un tel accord maintenant ».

Selon l’article de Rai Al-Youm, ce que Netanyahu et tous les politiciens israéliens, y compris son plus grand rival le général Gantz, ne réalisent pas, c’est que la Syrie est sortie de sept ans de crise, plus solide et plus forte que jamais, avec d’importantes expériences de combat, de capacités offensives et défensives élevées et ce qui est plus important encore, c’est que la Syrie est liée à l’axe de la Résistance, l’axe qui n’est entré dans aucune guerre sans la gagné, y compris les guerres qu’il a menées contre le régime occupant d’Israël depuis 1973.

Abdel Bari Atwan a souligné que « l’armée syrienne appuyée par une couverture aérienne russe et les combattants du Hezbollah libanais, est parvenue à imposer un contrôle total sur le sud de la Syrie, à restaurer la souveraineté de l’État, à réprimer les terroristes soutenus par Israël et à rouvrir le point de passage « Nassib » frontalier avec la Jordanie. Et, ce alors que Benjamin Netanyahu n’a pu tirer une seule balle dans le cadre de ses menaces censées empêcher la réalisation de ces grands succès de l’axe de la Résistance ».

Plus important encore, des sources syriennes de haut rang ont confirmé au correspondant de Rai Al-Youm à Beyrouth, Kamal Khalaf, que le gouvernement syrien avait envoyé des renforts vers sa base militaire de Quneitra, à la frontière du Golan occupé, et placé ses défenses antiaériennes en état d’alerte en prévision de toute agression israélienne.

Atwan estime que le front du Golan s’ouvrira dans un avenir proche et le plateau, à l’instar de tous les territoires occupés, retrouvera ses habitants arabes, qu’ils soient syriens, libanais ou palestiniens, comme la libération de la plupart des territoires syriens qui échappaient, dans le passé, au contrôle de l’armée syrienne.

Le fait est qu’une reconnaissance israélienne sur le plateau du Golan occupé, par Trump ou le Congrès ne changera pas le fait qu’il s’agisse d’un territoire occupé appartenant à la Syrie. Cette « reconnaissance », elle jouera avec le feu qui non seulement brûlera les doigts des joueurs, mais encore il leur brûlera la main, tout comme ceux qui ont tenté de démembrer la Syrie et de changer son identité arabe et résistante au cours de ces sept dernières années.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV