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Berlin ne rétracte pas le Hezbollah

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Les partisans du Hezbollah. ( Photo d'archives)

Alors que le secrétaire général du Hezbollah libanais a souligné que les sanctions contre le Hezbollah et son blacklistage par Londres constituaient une déclaration de guerre contre la Résistance, le ministre allemand de l’Intérieur vient de réitérer le refus de Berlin de jouer le jeu anglo-saxon. 

Lors d’une interview accordée ce vendredi 8 mars à l'hebdomadaire Der Spiegel, le ministre adjoint allemand aux Affaires étrangères, Niels Annen a déclaré que l'Allemagne ne considérait point le mouvement de la Résistance islamique libanais, Hezbollah, comme "une organisation terroriste" et qu'elle refusait en ceci de céder au chantage américain et israélien, lequel chantage a fini par mettre au pas Londres. 

En effet, en visite à Beyrouth, le ministre adjoint allemand aux Affaires étrangères, Niels Annen, a été reçu par le président libanais et son Premier ministre. Le responsable allemand s’est félicité de « l’efficacité du partenariat » entre son pays et le Liban et a discuté de l’agenda économique du gouvernement, dans lequel il voit « une opportunité d’engager de manière plus importante les investisseurs allemands ». Le ministre allemand a évoqué aussi en présence du président Aoun, la participation allemande au sein de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul).

« L'Allemagne souhaite la stabilité au Liban et la décision britannique n'a aucun effet sur la position de Berlin ou de l'Union européenne », a-t-il réaffirmé. La visite du responsable allemand intervient presque parallèlement à celle d'Alistair Burt, ministre d'Etat britannique chargé des Relations avec le Moyen-Orient, lequel a également rencontré le président Aoun et son premier ministre. Au cours de sa rencontre avec le président libanais, le Britannique a eu le droit à une mise au point en règle concernant la décision de Londres: " Le Hezbollah est une composante de la scène politique libanaise et au contraire de certaines allégations,  les décisions du Hezbollah n'outre-passe pont les décisions étatiques". Pour les analystes politiques, cette mise au point n'a rien moins d'une mise en garde. Par sa démarche, Londres a largement réduit sa marge de manoeuvre au Liban à moment particulièrement crucial. 

Cédé à la pression du lobby israélien, le ministre britannique de l’Intérieur Sajid Javid a qualifié, le 25 février, le Hezbollah de « menace » pour la sécurité du Liban. Il a prétendu que le Hezbollah continuait ses démarches pour « déstabiliser » la situation déjà fragile au Moyen-Orient et que son pays ne pouvait plus faire distinction entre la branche militaire, déjà interdite, et la branche politique de ce mouvement.

Mais pourquoi l'Allemagne a-t-elle refusé de suivre la Grande-Bretagne? 

Outre les divergences nettes qui opposent désormais l'Allemagne et la France à la Grande-Bretagne dans le cadre du débat sur le Brexit, certaines sources soulignent la présence importantes des forces allemandes au sein de la Finul, soit cette force intermédiaire présente au Golan occupé et qui veille à ce qu'Israël ne déclenche pas la guerre dans cette région stratégique qu'il occupe depuis plusieurs décennies. C'est cette même zone qu'Israël compte d'ailleurs annexer avec l'aide de l'administration Trump sans que l'ONU ou même l'Europe soient d'accord.  

Mais les divergences avec Israël vont au-delà du dossier libanais. En 2018, la presse américaine a accusé l'Allemagne d'avoir violé un "arrangement conclu il y a 20 ans qui permettait à Israël d'obtenir un siège de membre non permanent au Conseil de sécurité". A l'époque, The New York Post avait accusé le gouvernement allemand d'«un jeu de pouvoir honteux contre l'Israël». L'accusation a été rejetée par le ministre allemand des A.E. Heiko Mass qui affirmait : Cela a toujours été le cas dans le passé qu'il y ait différentes candidatures. Nous ne nous présentons contre personne. Nous nous présentons à un siège au Conseil de sécurité», a déclaré le ministre allemand des Affaires étranger Heiko Maas à New York. Dans la foulée, les tensions ont éclaté quand l'Allemagne et Israël se sont retrouvés en concurrence pour un siège de membre non permanent du Conseil de sécurité des Nations unies pour les années 2019-2020. Ce siège, l'Allemagne le possède déjà après avoir conclu un accord avec la France. 

Lire plus: La France contre la décision britannique de blacklister le Hezbollah

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV