Le chef du département des sciences politiques de l’Université russe de l'Amitié des Peuples estime que les relations entre la Russie et Israël sont dépourvues de toute nature stratégique.
Dans un entretien exclusif avec Euronews, Yuri Mikhaïlovich Pochta a déclaré que les relations entre Moscou et Tel-Aviv n’étaient pas de nature stratégique bien que les deux parties coopéraient ensemble sur certains points.
« Les relations entre Moscou et Tel-Aviv sont largement fondées sur le pragmatisme et une approche constructive. Il est important que les deux parties résolvent leurs problèmes dans le cadre des intérêts communs », a déclaré l’analyste russe.
Concernant la donne en Syrie, Yuri Mikhaïlovich Pochta a souligné qu’Israël était le plus grand allié des États-Unis et que les activités de Moscou dans la région restreignaient la liberté d’action d’Israël.
« Or, le retour de la Russie au Moyen-Orient et sa contribution active dans les conflits en Syrie ont poussé les Israéliens à s’asseoir à la table d’un dialogue permanent avec Moscou aux niveaux diplomatique et militaire », a-t-il expliqué.
Dans la foulée, Vladimir Alexandrovich Ivanov, professeur associé à l'université d'État Lomonossov de Moscou, a confié à Euronews qu’Israël n’était ni un allié fiable, ni un partenaire commercial important pour la Russie sur le plan régional. « Cependant, Tel-Aviv joue un rôle majeur en Russie étant donné l’influence du lobby israélien et le nombre considérable d’Israéliens qui étaient d’anciens citoyens de la Russie ou qui ont une double nationalité russo-israélienne », a-t-il réaffirmé.
Vladimir Alexandrovich Ivanov s’est ensuite attardé sur les relations personnelles entre Vladimir Poutine et Benjamin Netanyahu, disant que celles-ci n’étaient pas stratégiques au vrai sens du terme, ni sur le plan géopolitique, ni sur un plan économique ou encore régional. « Pourtant, les relations entre Poutine et Netanyahu comptent beaucoup », a-t-il précisé.
L’universitaire russe s’appuie sur les facteurs stratégiques et le concept de dissuasion mutuelle pour dire que la Russie et Israël sont obligés de prendre en compte leurs intérêts dans la région. « Les deux parties ne peuvent pas s’ignorer mais la position de Moscou vis-à-vis d’Israël est forcément plus dure, plus concurrentielle et plus réelle », a-t-il conclu.