En allusion à la récente situation qui prévaut à Idlib dans le nord-ouest syrien, Seyyed Hadi Afqahi, expert des questions politiques est allé de son commentaire : « Sur la base de l'accord conclu à Téhéran entre les trois pays les plus importants dans le dossier syrien (l'Iran, la Turquie et la Syrie), la crise d'Idlib devait être dénouée sans recours à une solution militaire. Car tout compte fait Ankara ne pourrait plus compter ni sur les Américains ni sur les Français et encore moins sur les Israéliens ».
« Il est bien clair que le groupe terroriste Hayat Tahrir al-Cham (HTC) agit à Idlib à la faveur du soutien d'Ankara. Si le chef de l’État turc, Recep Tayyip Erdogan a proposé de négocier avec lui, c'est en grande partie pour s'offrir du temps et mieux gérer un imbroglio qui commence à devenir inextricable. Ankara n'a d'autres choix que de céder à l'appel de Moscou et à créer une zone démilitarisée de 15 à 20 km de large en forme de fer à cheval, et le placer dans un premier temps sous son contrôle et sous le contrôle de la Russie. Cette zone s'étend aussi à des secteurs des régions voisines d’Alep, Hama et Lattaquié. Après la mise en application de ces clauses, viendra l’étape suivante, pour éclaircir le sort des terroristes. Jusqu'ici Erdogan n’a pas réussi à le faire ou n’a pas voulu le faire. Recourant à cette stratégie Erdogan a tenté d’abuser de la crise d’Idlib afin de maintenir la présence de ses militaires dans l’Est de l’Euphrate. Mais cette présence est désormais remise sérieusement en cause »
Les forces de l'armée syrienne ont tiré en effet de violentes attaques balistiques contre les centres de commandement du Front al-Nosra dans l'est de la ville de Saraqib, dans la partie sud-est de la province d'Idlib. Ces missiles sont bien avant-coureur des événements à venir. Dans la foulée, les agences de presse font état le samedi 23 février de la mort de trois militaires turcs et trois terroristes membres de l’Armée syrienne libre (ASL) dans l’explosion d’une voiture piégée dans un district du sud-ouest de la ville de Jarablous dans la périphérie du nord-est d'Alep. Un groupe armé qui se baptise « Colère d’oliver » a revendiqué l'attentat à la bombe près d’un hôpital de la ville d'Afrin, au nord-ouest d'Alep. Selon ce groupe l'explosion avait tué 25 éléments armés du groupe Jaysh al-Hurr (milice pro-turque). Environ 36 autres, dont quatre militaires turcs, ont été également blessés dans l’explosion. Il s'agit là d'un avertissement de taille. Ce samedi le ministre turc de la Défense qui s'entretenait avec son homologue américain semble avoir bien pris conscience du danger qui s'approche de ses troupes en Syrie. En visite à Washington, le général Akar a affirmé que le retrait US ne devrait laisser aucun vide dans le nord syrien, façon de rappeler qu'en l'absence des USA, Damas et Moscou reprendront totalement le contrôle d'Idlib.
Lors du sommet tripartite entre les présidents iranien, russe et truc, on a proposé de fixer une date butoir aux terroristes pour rendre leurs armes. Si les Turcs font la sourde oreille à cet appel, le gouvernement syrien et la Russie se réserveront le droit d’agir sans attendre. La Turquie est évidemment en mesure de désarmer ces terroristes en l'espace de deux jours mais elle ne pourra pas tenir tête à la Russie. L'heure du choix est arrivé et M. Erdogan ne pourra plus tergiverser, affirme l' analyste politique
Par ailleurs,