Chaque jour qui passe en Irak, la présence militaire américaine est davantage contestée. Des informations fiables font état de réelles intentions des groupes de la Résistance de combattre la présence militaire américaine, au cas où les États-Unis refuseraient d'y mettre un terme après un vote du Parlement en faveur du retrait US. Car, dans ce cas, les forces américaines seraient considérées comme une force d'occupation et toute riposte à cette occupation serait légitime. Lundi, le Courant Sadr et l’Alliance Fath ont affirmé de concert qu'ils coopéreront pour chasser les "forces étrangères" de l’Irak.
Les deux grandes alliances irakiennes, à savoir "Fath" de Hadi al-Ameri et "Sairoon" présidé par Muqtada Sadr, se sont réunies, pour la deuxième semaine consécutive, pour débattre des dernières évolutions en Irak.
Il y a une semaine, les deux alliances se sont mises d’accord sur la formation d’une commission spéciale, ayant pour mission la coordination entre les parties concernées, afin d’achever la formation du cabinet, choisir les ministres de l’Intérieur et de la Défense et de poursuivre les coopérations au sein du Parlement.
Le président de la délégation politique du Courant Sadr, Nasar al-Rabii a annoncé, le lundi 11 février, s’être mis d'accord avec l’Alliance Fath pour refuser la présence de toute force étrangère, quel qu’elle soit, sur le territoire irakien.
À ce propos, le chef de l’Alliance Fath, Hadi al-Ameri a évoqué l’accord et la coopération Fath-Sairoon pour chasser les forces étrangères et démanteler leurs bases, une « coopération qui n’est contre aucun parti tiers, mais en faveur des intérêts de l’Irak » : « Pour lutter contre le terrorisme, et cela par une évolution de visions et la ratification des lois nécessaires, il nous faut une coopération coude-à-coude entre les partis politiques », a fait remarquer Hadi al-Ameri.
Le fait que le courant sadriste se soit rallié aux Hachd pour faire poids au Parlement inquiètent les Etats-Unis. Les Sadristes sont particulièrement craints par les Etats-Unis pour leur bataille anti-occupation US entre 2003 et 2011. Les commandants sadristes de l'époque figurent à la tête de plusieurs composantes des Hachd dont Asaeb Ahl al -Haq, Kataeb al-Imam Ali ou encore Harakat al-Nujaba.
Quant aux Hachd, ils surveillent de près les agissements croissants des forces US à Al-Anbar et considèrent que la présence américaine vise à ressusciter les pires moments de Daech à la fois en Syrie et en Irak. Début février, les combattants des Hashd ont forcé une patrouille américaine à rebrousser chemin, alors qu'elle tentait d'entrer à Mossoul.
Si le Parlement irakien qui s'apprête à rentrer après ses vacances d'hiver vote le retrait des forces américaines suite à une révision de l'article 61 de la Constitution, et que les Etats-Unis refusent d'obtempérer, les Hachd al-Chaabi n'hésiteraient pas d'en découdre.
" Ces derniers, affirme Hadi Mohamadi, analyste des questions internationales, attendent l'occasion pour venger la mort des dizaines des leurs au cours d'un bombardement américain de leur poste frontière en juillet 2017 visant leur poste frontalier entre l'Irak et la Syrie. La perspective d'une riposte a poussé dans la foulée les responsables américains à présenter des excuses récurrents. Pour éviter les foudres de la Résistance irakienne, les Américains sont allés jusqu'à accuser Israël d'une explosion à la bombe qui aurait visé le site des Hachd et ont promis de ne plus commettre de telles «erreurs», n'empêche que la Résistance irakienne est impatiente pour venger le sang de ses combattants"