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Acte 12 : dénonciation des violences policières

Des gendarmes montent la garde lors d'une manifestation organisée par le mouvement des «Gilets jaunes» à Nantes dans l'ouest de la France, le 2 février 2019. ©AFP

Le Conseil d’État a rejeté, vendredi 1er février, les demandes de suspension de l’usage des lanceurs de balles de défense (LBD) dans les prochaines manifestations des Gilets jaunes, estimant que le risque de violences rendait « nécessaire de permettre aux forces de l’ordre de recourir à ces armes ».

En pleine polémique sur les LBD, les Gilets jaunes ont défilé, ce samedi 2 février, à Paris et dans d’autres villes françaises.

À Paris, Valence, Morlaix ou encore Toulouse et Strasbourg... Des dizaines de milliers de manifestants ont défilé samedi partout en France pour l'acte 12 des Gilets jaunes.

L’acte 12 des Gilets jaunes de ce samedi 2 février était centré sur un hommage aux blessés et la dénonciation des violences policières. Celles-ci sont devenues l’une des préoccupations centrales de ce mouvement qui dure depuis le 17 novembre avec des revendications autour de la baisse des taxes, la hausse du pouvoir d’achat, le référendum d’initiative citoyenne…   

Affrontements entre les Antifas et les ultra-droites à Paris 

Des affrontements ont éclaté à Paris ce samedi entre les groupes antifascistes et ceux de l’extrême-droite, en marge de l'acte 12 des Gilets jaunes.

Des vidéos montrant des hommes en noirs, parfois portant la fameuse chasuble, échanger des coups sur fond de drapeaux aux connotations ultranationalistes ou de slogans antifascistes, ont été publiées sur les réseaux sociaux. Tandis que des « vrais » manifestants Gilets jaunes se mettaient à l’abri ou tentaient de comprendre la situation, certains ainsi que des « street medic » (volontaires chargés des premiers secours) ont choisi de s'interposer alors que des hommes étaient jetés à terre et roués de coups.

Deux autres blessés par LBD

En fin de manifestation, quelques heurts ont éclaté avec les forces de l'ordre, notamment à Paris, sur la place de la République.

Au moins deux personnes, dont Louis Boyard, le président du syndicat lycéen UNL, auraient été blessées par des tirs de LBD lors de l’acte 12 des Gilets jaunes à Paris, d’après des vidéos publiées sur les réseaux sociaux.

L’un des blessés est en effet, Louis Boyard, président de la première organisation syndicale lycéenne UNL. Le jeune homme âgé de 18 ans qui était dans le cortège ce samedi a été blessé au pied. Il s’est adressé sur Twitter au ministre français de l’Intérieur Christophe Castaner qui défend l’utilisation des armes depuis le début de la crise des Gilets jaunes:

«Je me suis bien pris un tir de LBD au pied. Tout le pied semble cassé […]. M.Castaner, j’ai 18 ans [et je suis un] non violent convaincu. J’espère que vous reconnaîtrez votre faute.»

 

 

 

Une autre vidéo publiée sur les réseaux sociaux, montre un Gilet jaune qui a été blessé à la tête par un LBD sur la place de la République.

 

 

 

Pétition de soignants contre les LBD

Le docteur Laurent Thines, professeur de neurochirurgie au CHU de Besançon, a lancé une pétition pour un moratoire sur l’utilisation des armes sublétales afin d’alerter « sur leur dangerosité extrême ».

« J’ai pu aussi consulter les images des scanners anonymisés de certains patients. On retrouve à la fois des lésions externes, des plaies du cuir chevelu, des contusions ou, chez certains patients, la perte d’un œil et des lésions internes, du même type que celles que l’on trouve sur des scènes de guerre ou sur des accidents graves de la route. »

Le neurologue parle d’une dérive autoritaire dans ces manifestations des Gilets jaunes. Il n’hésite pas à évoquer une volonté politique de faire peur aux manifestants. Pour lui, le ministère de l’Intérieur veut dissuader les gens d’aller manifester !

« On demande l’arrêt immédiat de l’utilisation de ces armes, pour que l’on statue sur leur dangerosité. Il faut interdire ces armes lors d’opérations de maintien de l’ordre ou que l’on encadre de façon beaucoup plus stricte leur utilisation. Cela peut passer par le respect des consignes. Ce que l’on voit dans les statistiques actuelles, c’est que la moitié des personnes sont blessées à la tête alors qu’il est interdit de la viser ! »

 

Drapeau de l’UE brûlé

En guise de symbole politique, à trois mois et demi des prochaines élections européennes, des Gilets jaunes ont brûlé le drapeau de l'Union européenne.

Guerre des chiffres de l'acte 12

Alors que s'achève la douzième journée de mobilisation des Gilets jaunes, les estimations des participants dans toute la France varient de 58.600, selon le ministère de l'Intérieur, à presque 300.000, selon le syndicat France Police - Policiers en colère.

Encore une fois, les parties semblent ne pas pouvoir s'accorder sur le nombre approximatif de participants à une mobilisation nationale des Gilets jaunes. Si la place Beauvau a fait état à 19h00 de 58.600 personnes ayant manifesté dans toute la France, le syndicat France Police-Policiers en colère avance un chiffre beaucoup plus élevé: 290.000 déjà vers 16h00.

Quant à la capitale, le ministère a affirmé que 10.500 personnes ont manifesté à Paris, selon le bilan pour 19h00. Le cabinet d'études Occurrence avait de son côté plus tôt annoncé les résultats d'un comptage indépendant réalisé pour un groupe de médias. Selon lui, 13.800 Gilets jaunes ont manifesté dans la capitale.

 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV