Le Conseil de sécurité des Nations unies s’est réuni ce samedi 26 janvier pour une session extraordinaire consacrée à la situation au Venezuela. Elle s’est tenue après que l’opposant Juan Guaido s’est autoproclamé le 23 janvier « président par intérim ».
Selon Reuters, les États-Unis ont tenté de faire approuver une déclaration au Conseil de sécurité pour annoncer le soutien sans ambages des membres du conseil à l’Assemblée nationale vénézuélienne en tant que seule instance démocratique et élue du pays, mais ils se sont heurtés à l’opposition de la Russie, de la Chine, de l’Afrique du Sud et de la Guinée équatoriale.
En effet, le secrétaire d’État américain Mike Pompeo a demandé aux pays des Nations unies de soutenir le leader de l’opposition vénézuélienne et a réclamé des élections anticipées. Pompeo s’adressait aux 15 membres du Conseil de sécurité qui se sont réunis à sa demande après que Washington et un groupe de pays de la région ont reconnu Guaido comme chef de l’État et ont exhorté le président vénézuélien, Nicolas Maduro, à se retirer.
De son côté, la Russie a accusé les États-Unis de soutenir une tentative de coup d’État, plaçant le Venezuela au cœur d’un duel géopolitique croissant. « Le Venezuela ne représente pas une menace pour la paix et la sécurité », a déclaré Vassily Nebenzia, ambassadeur de Russie à l’ONU.
« Si quelque chose représente une menace pour la paix, il s’agit de l’action sans scrupule et agressive des États-Unis et de leurs alliés visant à renverser le président du Venezuela légitimement élu », a-t-il déclaré.
Par ailleurs, l’Associated Press vient de révéler, dans un rapport exclusif, la tenue de négociations secrètes ces dernières semaines entre les États-Unis et certains pays latino-américains à propos du Venezuela, négociations qui ont abouti finalement à leur soutien à Juan Guaido qui s’est autoproclamé « président par intérim ».
Selon l’AP, l’opposant vénézuélien Guaido s’était déplacé, clandestinement, à la mi-décembre 2018, aux États-Unis, en Colombie et au Brésil pour informer les dirigeants étrangers de la stratégie des opposants de Maduro au Venezuela et lancer des protestations générales dans le pays.
Pour quitter le Venezuela, il s’est faufilé illégalement à travers la frontière avec la Colombie, afin de ne pas éveiller les soupçons des agents de l’immigration qui empêchent de voyager à l’étranger les personnalités de l’opposition, a déclaré un dirigeant anti-gouvernement vénézuélien, s’exprimant sous le couvert de l’anonymat.