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Manbij : une deuxième attaque anti-occidentale en moins de cinq jours

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Un militaire russe devant un chasseur Soukhoï Su-34 sur la base aérienne de Hmeimim. ©Russian Defense Ministry

En moins d'une semaine, c'est la seconde attaque enregistrée contre les Américains et les Occidentaux à Manbij. Alors que des jets russes surveillent de près l’ouest d'Alep, Daech, à en croire les médias « mainstream », a menacé de renforcer ses attaques contre les militaires américains déployés en Syrie. 

Les militaires US se disent ainsi être désormais directement visés par Daech, ce qui en principe devrait les aider à justifier le maintien de leur présence militaire en Syrie alors qu'ils étaient donnés partants dès le 19 décembre, suivant une annonce ultra-médiatisée du président américain Donald Trump.

Cinq militaires US ont ainsi été tués ou blessés, lundi 21 janvier, lors d’un attentat à la voiture piégée près d’un poste de contrôle des YPG (Unités de protection du peuple), dans la province de Hassaké. L’attaque a eu lieu près de Chadadi.

Évoquant les attaques visant les troupes américaines à Manbij, les sites proches de Daech, cités par AFP, indiquent sur leurs comptes Telegram que leurs attaques « ne viennent que de commencer ». En effet, ce même Daech a revendiqué la première attaque il y a quatre jours laquelle avait coûté la vie à 19 personnes, dont quatre Américains [un sous-officier des forces spéciales, une spécialiste du chiffre de l’US Navy, un employé civil de la Defence Intelligence Agency et une interprète].

Les analystes politiques relèvent la quasi-concomitance de cette deuxième attaque aux allures antiaméricaines avec les propos de la ministre française de la Défense, Françoise Parly. « Si on en croit toutes les déclarations récentes faites par les États-Unis, nous sommes en train de nous réorienter vers un retrait progressif et très coordonné », a donc commenté Mme Parly lors d'une récente émission télévisée. « C’est plutôt une très bonne nouvelle si les choses se poursuivent ainsi », avait-elle ajouté, en soulignant, une fois encore, que le combat contre Daech n’était « pas terminé ».

Mais la ministre a donné une autre indication significative: « La deuxième chose que nous avons faite vis-à-vis de nos partenaires américains, c’est de leur faire prendre en compte la nécessité de donner des garanties de sécurité aux Kurdes. Cette question de la nécessaire protection des Kurdes est maintenant très clairement prise en compte par les alliés américains », a-t-elle assuré.

Pour de nombreux analystes, la double attaque anti-occidentale de ces derniers jours est propre à servir l'argument du camp atlantiste qui s'apprête à étendre son action militaire en Irak, mais aussi depuis l'Irak vers la Syrie. Les sources d'information locales font état d'intenses pressions américaines exercées sur l'État irakien visant à saper les toutes récentes coordinations militaires syro-irakiennes.

Pour les États-Unis et l'OTAN, une action militaire concertée syro-irakienne qui ignorerait les USA et leurs alliés, est une menace potentielle. Les attentats anti-occidentaux à Manbij combinés à la soi-disant menace de Daech contre les Kurdes (or, les deux sont des supplétifs de la coalition US, NDLR) pourraient au contraire servir Washington et ses alliés à interférer les efforts militaires conjoints de l'axe Damas-Bagdad contre à la fois les terroristes et les occupants occidentaux. Le sens des propos de Mme Parly qui se dit contente de ce que Washington et Paris puissent poursuivre leurs attaques contre la Syrie depuis le territoire irakien cadre bien avec cette analyse. 

La contre-mesure de la Résistance ? 

Mais les États-Unis, la France et la Grande-Bretagne, sont-ils à même de saper la volonté étatique en Irak et en Syrie qui consiste à mettre à la porte des puissances étrangères et à reprendre le contrôle des territoires nationaux ? Pas si sûr. Depuis quelques jours, environ 10 000 combattants des Hachd al-Chaabi sont massés sur les frontières. La menace de Daech, si elle existe réellement à Manbij, pourrait être combattue par l'armée syrienne et ses alliés irakiens. Quant à l'armée de l'air, ni la Syrie ni l'Irak n'ont besoin des Rafale ou des F-16 américains. 

D'ailleurs, des avions russes ont repris depuis quelques jours leurs raids contre les terroristes à Hama et à Alep. Ils concentrent leurs opérations dans l'ouest de la province d’Alep, a déclaré une source militaire au journal en ligne Al-Masdar News.

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La source a déclaré que l'armée de l'air russe surveillait spécifiquement Khan Al-Assal, Khan Touman et Dart Izza afin de réagir à tout agissement des terroristes autour de la campagne occidentale d'Alep.

Malgré la présence importante de jets russes dans l'ouest d'Alep, Moscou n'a encore lancé aucune frappe aérienne contre les terroristes.

Situées dans l’ouest de la province syrienne d’Alep, les villes mentionnées sont actuellement sous le contrôle de Hay’at Tahrir Al-Sham, un des plus grands groupes terroristes actifs à présent dans le nord-ouest de la Syrie.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV