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L’OTAN veut une zone tampon entre les zones kurdes et la Turquie

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Des chars turcs expédiés vers les frontières syriennes. (Archives)

Alors que l’armée turque a envoyé son matériel lourd, y compris des chars et des véhicules militaires, à la frontière syrienne, l’ancien commandant des forces de l’OTAN plaide en faveur de l’instauration d’une « barrière physique » dans le nord de la Syrie. 

L’amiral américain à la retraite James Stavridis, ancien commandant suprême des forces alliées de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord, estime en effet qu’une zone tampon physique entre la Turquie et la Syrie est nécessaire : « Cela pourrait être une patrouille de l’ONU, ou des patrouilles conjointes menées par les États-Unis et la Russie, par exemple. Cette zone pourrait être sous le contrôle des Turcs d’un côté et des Kurdes de Syrie de l’autre. Mais nous aurons éventuellement besoin d’une barrière physique. »

Ces propos, selon les analystes, éclairent les agissements de l’armée turque, qui a envoyé ce vendredi 11 janvier du matériel militaire lourd à la frontière syrienne.

Selon le journal turc Yeni Safak l’armée turque a expédié dans la province de Gaziantep un train transportant du matériel lourd, comme des chars d’assaut et des véhicules blindés, depuis la ville de Darince, dans la province de Kocaeli. Non seulement des équipements militaires, mais aussi des effectifs de l’armée turque se trouvent à bord du train en question. L’ex-commandant de l’OTAN estime de son côté qu’« Erdogan réagit à ce qu’il perçoit comme des signaux confus de la part de l’administration américaine ». 

Stavridis, dont les grands-parents sont nés en Turquie ottomane et avaient immigré aux États-Unis dans les années 1920, a conseillé par ailleurs « que les deux côtés, les États-Unis et la Turquie, fassent preuve de bonne volonté pour s’assurer que nous ne poussons pas la situation à un point de rupture avec un allié de l’OTAN ». 

L’armée turque a envoyé des unités des commandos et des équipements à ses frontières avec la province syrienne d’Idlib, qui a récemment été témoin de conflits intenses entre des terroristes d’al-Nosra, rebaptisés Fatah al-Cham, et ceux soutenus par Ankara.

Les nouvelles troupes turques sont entrées dans le district de Yayladagi à Hatay, où ont été mises en place des mesures de sécurité draconiennes. Ce convoi est composé de véhicules blindés et d’unités de commandos qui rejoindront les unités déployées aux frontières turco-syriennes.

Mais l’état actuel des choses n’est-il pas un jeu destiné à instaurer une assise otanienne dans le nord de la Syrie, se demandent les experts ? « La querelle opposant les Kurdes à la Turquie a ceci de bon qu’elle est perpétuelle. C’est un atout pour une Amérique qui jouera de tout son pouvoir pour s’installer définitivement dans le nord et le nord-est de la Syrie », ajoutent ces mêmes experts. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV