En refusant de rencontrer John Bolton et en fustigeant ses propos, le président turc donne l'impression d'avoir fait son choix : la Turquie appelle à une gestion conjointe avec la Russie et l'Iran du retrait des forces américaines de Syrie.
Le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, a présenté ce mercredi 9 janvier une proposition visant à "superviser le retrait des troupes américaines de Syrie" et ce, "conjointement avec la Russie et l'Iran".
« Les États-Unis se sont confrontés à des difficultés dans le cadre du processus de retrait de leurs troupes de Syrie. Nous souhaitons coordonner ce processus conjointement avec la Russie et l'Iran, avec lesquels nous coopérons dans le cadre du processus d'Astana », a-t-il expliqué.
Selon cette demande d’Ankara, la supervision des zones où opèrent des troupes américaines, devra être confié à l’Iran, à la Turquie et à la Russie, une fois que les troupes US seront parties.
Ni les États-Unis ni la Russie et encore moins l'Iran n'ont réagi à cet appel turc.
Cette déclaration intervient un jour après que le conseiller américain à la sécurité nationale, John Bolton, a critiqué l'article du président turc Recep Tayyip Erdogan paru dans le New York Times où il a qualifié le retrait américain de Syrie, le qualifiant de "faux et offensant".
Erdogan a déclaré que John Bolton, a commis une "grave erreur" en affirmant que le retrait américain de Syrie ne devrait pas mettre en cause "la sécurité des combattants kurdes".
Il a déclaré que la Turquie ne pourrait jamais faire de compromis sur la question liée à la milice kurde des YPG, car selon ses propres termes, ces derniers "ne se sont jamais réellement battus Daech".
En décembre, le président des États-Unis, Donald Trump, a déclaré la victoire sur Daech et a annoncé que les forces américaines seraient bientôt de retour chez elles.
Cependant, le 7 janvier, Donald Trump a souligné que les forces américaines quitteraient la Syrie de manière prudente.