À Alep, la tension s’intensifie : au terme de plusieurs semaines d’assauts contre les positions de l’armée syrienne et de ses alliés et de contre-assauts de ces derniers, les avions russes et syriens sont de retour. La Russie a frappé, vendredi 4 janvier, les positions des terroristes de Hayat Tahrir al-Cham (HTC) dans les villes de Darat Izza, Kafr Naha, Jamiat al-Rahal, Urum al-Kubra et la base du 111e régiment dans la banlieue ouest d’Alep. En effet, les terroristes de Hayat Tahrir al-Cham ont pris le contrôle de la plupart de ces zones au mouvement Nour al-Din al-Zenki, soutenu par la Turquie, mais ces combats ont surtout servi à ces derniers de prétexte pour attaquer plus librement les positions de l’armée syrienne.
Le réseau d'information Iba’a, lié au Hayat Tahrir al-Cham, a reconnu d’ailleurs que les terroristes qaïdistes avaient pris pour cible les positions de l’armée régulière syrienne dans le district d’al-Rachidin, à la périphérie de la ville d’Alep. C’est dans la foulée de ces attaques et surtout celles dirigées contre la base du 111e régiment, dans la banlieue ouest d’Alep, que les Soukhoï russes ont lancé des frappes contre les terroristes nosratistes. Cette reprise des raids russes a eu une autre manifestation, vendredi, quand les avions de combat russes ont mené plusieurs frappes contre les positions des terroristes dans la banlieue sud d’Idlib. Selon les observateurs locaux, l’attaque aérienne est une réponse aux nouvelles violations de l’accord entre la Russie et la Turquie concernant la zone démilitarisée.
La semaine dernière, une délégation militaire turque s’est rendue à Moscou pour débattre de la situation à Manbij. La présence du ministère russe de la Défense à ces pourparlers aurait eu, selon ces mêmes observateurs, un message à passer : la position des alliés de la Syrie pourrait se radicaliser à l’égard d’Ankara.