Au lendemain de la frappe balistique israélienne contre la banlieue ouest de Damas, Israël a annoncé avoir fermé son espace aérien à l'est du Jourdain et évidemment au-dessus du Golan occupé. Les sources qui rapportent cette information, précisent que l'espace aérien a été fermé aux aéronefs qui survolent la terre à une altitude supérieure à 5000 pieds. DEBKAfile, le site proche des milieux du renseignement de l'armée israélienne affirme que la décision renvoie à un souci premier : possible action de représailles de l'armée syrienne. Visiblement ce qui s'est passé dans la nuit de mardi à mercredi au entre le Liban, Israël et la Syrie est loin d'être une "victoire" pour le régime de Tel-Aviv ainsi qu'il veut le faire croire.
En effet, la frappe israélienne qui a conjugué le tir de missiles et opération de diversion aurait été lancée dans la foulée du brouhaha provoqué par l'annonce du retrait US de Syrie. Selon le journal Al-Hayat, juste avant les tirs de missiles contre la banlieue ouest de Damas, les chasseurs israéliens avaient envoyé une multitude de ballons thermiques équipés de caméra de surveillance dans le ciel libanais afin de brouiller le système d'interception de la DCA syrienne. Mais malgré ce subterfuge qui visait surtout à éviter aux chasseurs d'Israël d'avoir à pénétrer dans le ciel syrien et s'exposer aux S-300 de l'armée syrienne, la défense antiaérienne syrienne a réussi à intercepter, ainsi que le confirme le ministère russe de la Défense, 14 des 16 missiles tirés.
Les missiles israéliens, lancés depuis les airs, au-dessus du Liban, ciblaient des objectifs statiques au sol à l’intérieur de la Syrie (Jamraya et Kisswa à l’ouest et au sud-ouest de Damas) et sont donc considérés comme des missiles air-sol. Or ces missiles air-sol israéliens ont été interceptés par des missiles sol-air syriens et pour la première fois, les syriens ont tiré une salve de missiles poursuivant les appareils israéliens filant à plus de Mach 1.7 (1.7 fois la vitesse du son) du Liban vers Israël. Le système de défense antimissile "Dôme de fer " s'est activé sans grand succès. Au QG de l'Armée de l'air israélienne, l'heure est donc depuis, à la consternation : l'armée syrienne utilise-t-elle un nouveau type de missiles, capables de viser des sites en Israël? Et bien c'est d'une telle riposte qu'il s'agit :
Selon des sources militaires américaines que DEBKA reprend à la lettre les F-16 israéliens auraient tiré une première vague de missiles de croisière "Delileh" qui aurait raté leurs cibles. Mais ce qui inquiète le plus Israël c'est la riposte balistique de Damas qui a été bien filmée et qui a touché des colonies de peuplement du Nord d'Israël. A l'heure où les avions israéliens se battaient contre la DCA syrienne, une panne de courant, souligne DEBKA, s'est produite dans les colonies Hadera, Césarée et Zichron Yaacov, toutes limitrophes du Golan occupé : " Il semble toutefois que les missile de défense antiaérienne syriens se seraient abattus sur le sol israélien surtout que le porte-parole de l'armée israélienne s'est contenté d'une confirmation laconique prétendant que "le système de défense aérienne a été activé contre un missile antiaérien lancé depuis la Syrie. Aucun dégât ni victime.". DEBKA dit que cette déclaration laconique indique l'échec de Dôme de fer à intercepter le ou les missile syriens qui aurait provoqué la coupure d'électricité.
Le régime de Tel-Aviv ne peut ne pas se souvenir de ce qui s'est passé le 29 novembre : dans la foulée de cette attaque, Damas a annoncé qu'il n'hésiterait désormais à répondre du tac au tac et à frapper le sol israélien. la riposte syrienne du 25 décembre a dû être solide et assez impressionnante pour que des missiles Sol-Air S-200 ayant pénétré l’espace aérien israélien soient considérés comme des missiles offensifs, par le régime de Tel-Aviv.
Pour le reste, la réaction russe est bien significative : qualifiant la frappe israélienne de "provocation", le ministère russe de la Défense dit que ces frappes ont menacé l'aviation civile. Moscou vient d'accuser Israël de "violation de la souveraineté syrienne" et d'"avoir à nouveau pris comme bouclier les avions de ligne". Aucune autre précision n'est donnée, mais tout porte à croire que l'affaire de l'IL-20 risque de connaitre un nouveau rebondissement : en l'absence d'une Amérique qui dit vouloir laisser Israël se débrouiller seul en Syrie face à Damas, à Téhéran, au Hezbollah et à Moscou, le ciel syrien reste hermétiquement fermé à l'aviation israélienne tandis que juste à proximité, c'est à dire au sud syrien, l'armée syrienne prépare de quoi riposter désormais à chacune des frappes d'Israël, riposte atteignant le sol israélien.
