Suite à la propagation des spéculations en la matière, les autorités irakiennes se disent opposées à l’éventuel déploiement des troupes US sur le sol irakien après leur retrait de la Syrie.
Après l’annonce de la décision du président américain Donald Trump de retirer ses troupes de la Syrie, des spéculations ont laissé croire qu’après ce retrait, un certain nombre de militaires américains sera déployé dans certaines régions sécurisées en Irak, notamment la province d’al-Anbar et Erbil.
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Amer al-Fayez, membre de l’alliance parlementaire al-Binna, a fait savoir que le Premier ministre irakien, Adel Abdel-Mahdi et le secrétaire d’État américain, Mike Pompeo avait discuté du déploiement en Irak des troupes américaines qui quitteraient la Syrie et ce, lors d’un entretien téléphonique où le Premier ministre irakien a refusé de céder aux pressions du secrétaire d’État américain.
Al-Fayez explique que Washington réclame le renforcement de sa présence militaire en Irak en contrepartie de la prolongation de l’exemption de Bagdad des sanctions américaines contre l’Iran pour une durée de trois mois.
Selon lui, les tentatives US de renforcer sa présence militaire en Irak relèvent d'une logique de confrontation, d'après certains analystes qui soulignent une exigence désormais largement partagée par les Irakiens à savoir le retrait des forces US d'Irak. Poussé vers la porte syrienne, Washington s’est mis à présent en tête de s’en prendre aux relations croissantes entre Téhéran et Bagdad notamment en renforçant sa présence militaire en Irak. Ce qui déboucherait sur une confrontation USA/Résistance irakienne.
Se référant aux sources informées, Bagdad al-Youm avait écrit dans un rapport que les Américains envisageaient de créer une chambre d’opération conjointe à proximité des frontières syro-irakiennes avec la présence des Peshmerga, mais aussi des Kurdes syriens. Or, les autorités de la région autonome du Kurdistan qui tentent à présent d’apaiser les tensions avec Bagdad se disent favorables à la politique du gouvernement fédéral de Bagdad.
Le secrétaire général du ministère des Peshmerga Jabbar Yawar a pour sa part souligné que tout déploiement des troupes américaines sans l’aval du gouvernement fédéral de Bagdad constituerait une violation de l’intégrité territoriale de l’Irak.
La décision de Washington de déplacer ses troupes de la Syrie vers l’Irak a des airs de déjà-vu. En effet, sous la présidence de l’ex-président américain Barak Obama en 2010 et 2011, Washington s’est vu obligé de retirer un grand nombre de ses militaires de l’Irak, suite à la forte opposition des Autorités et du peuple irakiens. En cette fin d'année 2018, le gouvernement, les courants politiques et le peuple irakiens se disent encore une fois contre l’augmentation du nombre de militaires américains déployés en Irak.