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À qui profite la perturbation des relations irano-pakistanaises ?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le Premier ministre pakistanais Imran Khan (2e D) à Riyad, le 23 octobre 2018. ©AFP

Une série d’événements ont commencé à créer des tensions entre l’Iran et le Pakistan, dont les relations sont au beau fixe depuis l’arrivée au pouvoir d’Imran Khan. 

En plein essor depuis l’arrivée au pouvoir du Premier ministre pakistanais Imran Khan, les relations Téhéran-Islamabad s’étendent, depuis un certain temps, vers les plans sécuritaire et militaire. Or, une série d’événements suspects ont récemment eu lieu qui laissent présager l’implication d’une ou plusieurs parties tierces souhaitant tendre les relations entre l’Iran et le Pakistan, ou du moins empêcher que les relations couvrent les plans sécuritaire et militaire.

  • Dans la nuit du lundi au mardi 16 octobre, 11 gardes-frontières iraniens ont été enlevés par le groupe terroriste Jaych al-Adl, à la frontière de Mirjaveh, dans la province du Sistan-et-Baloutchistan, par des éléments infiltrés des groupuscules terroristes. L’attaque a été lancée depuis le Pakistan voisin et d’un lieu situé non loin d’un post de gardes-frontières pakistanais, d’autant plus que les terroristes ont transféré les otages au Pakistan. À ce moment-là, l’ambassadeur pakistanais à Téhéran a été convoqué au ministère iranien des Affaires étrangères.         
  • Une violente explosion a secoué le jeudi 6 décembre au matin la ville portuaire de Chabahar, dans la province du Sistan-et-Baloutchistan (sud-est de l’Iran). Un terroriste à bord d’une voiture piégée a tenté de foncer l’entrée d’un poste de police avant de se heurter aux tirs nourris des forces de l’ordre.    
  • Le vendredi 14 décembre, six soldats pakistanais ont été tués lorsqu’un convoi paramilitaire a été attaqué par des hommes armés lors d’une patrouille quotidienne dans le district montagneux de Kech. 14 soldats ont été également blessés. L’attaque sanglante a été suivie de la ferme condamnation du ministère iranien des Affaires étrangères, dont le porte-parole a souligné que la République islamique d’Iran était entièrement disposée à prendre part à une campagne militaire conjointe pour contrer le phénomène néfaste du terrorisme sous toutes ses formes dans la région. Or, ce communiqué officiel de la diplomatie iranienne n’a pas empêché le ministère pakistanais des Affaires étrangères de convoquer l’ambassadeur iranien à Islamabad.   

Le Pakistan ne s’est jamais engagé dans une coalition ayant des objectifs anti-iraniens et il a, à maintes reprises, durci le ton contre les sanctions anti-iraniennes et les menaces visant la République islamique d’Iran. De son côté, l’Iran n’a jamais tardé à condamner les attentats terroristes qui ont été perpétrés sur le sol pakistanais. En outre, l’Iran et le Pakistan reconnaissent disposer déjà d’un important potentiel pour élargir leurs coopérations politiques, culturelles, économiques et sécuritaires. Le 9 décembre, le président du Parlement iranien Ali Larijani a révélé que « les traces d’un pays tiers étaient visibles à travers les récents événements visant à perturber les relations Téhéran-Islamabad ».    

Reste à savoir à quelle partie l’embellie des relations irano-pakistanaises sera préjudiciable.

Peu après la formation par l’Arabie saoudite d’une coalition militaire anti-yéménite, le roi et le prince héritier d’Arabie saoudite ont demandé au Pakistan de Nawaz Sharif de renforcer sa participation au sein de la coalition militaire saoudienne, ce qui signifiait l’envoi d’un nombre plus grand de forces pakistanaises. Nawaz Sharif a laissé au Parlement le soin d’adopter ou de rejeter cette demande saoudienne et la plupart des députés pakistanais, dont et surtout le bloc parlementaire dirigé par Imran Khan, ont dit « non » à une implication renforcée du Pakistan au Yémen au profit des Saoudiens.

À vrai dire, Imran Khan a toujours été défavorable à une coopération étroite entre le gouvernement et l’armée du Pakistan d’une part et l’Arabie saoudite de l’autre.

En tant que nouveau Premier ministre pakistanais, Imran Khan a nommé des ministres critiques des politiques saoudiennes.   

Lors du premier discours après son élection, Imran Khan a parlé de la révision de ses relations avec la Chine, l’Arabie saoudite et l’Iran contrairement à ses prédécesseurs qui n’avaient que le nom des États-Unis à la bouche. Ce discours a révélé les velléités cachées du Premier ministre pakistanais de diminuer la dépendance de son pays aux États-Unis.

Dans la foulée, le Premier ministre pakistanais a affirmé, le vendredi 7 décembre, que l’armée de son pays n’était plus aux ordres des Américains et qu’elle ne mènerait plus aucune guerre pour le compte des autres. Il s’agit là d’une réponse cinglante à Washington de la part d’une armée pakistanaise qui a longtemps joué le jeu des États-Unis.

Imran Khan a accusé les États-Unis de « repousser le Pakistan » malgré l’aide du pays pour amener les talibans afghans à des pourparlers de paix.

Imran Khan et Donald Trump ont été impliqués dans une dispute sur Twitter le mois dernier après que le président américain eut laissé entendre que le Pakistan avait hébergé Oussama Ben Laden, alors qu’il recevait des milliards de dollars d’aides US.

Imran Khan a de nouveau rejeté les allégations américaines sur l’existence de repaires des talibans sur le sol pakistanais.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV