Les négociations pour la paix au Yémen s'étant terminées le jeudi 13 décembre, Ansarallah a réussi à tourner la page en sa faveur à l’issue des pourparlers d’une semaine.
Les négociations pour la paix au Yémen se sont achevées sans que la coalition d'agression saoudienne ne puisse imposer aucun de ses desseins à savoir désarmer les combattants des comités populaires du Yémen, insérer le nom d’Ansarallah parmi d’autres groupuscules terroristes, prendre le contrôle de la capitale, Sanaa et du port de Hudaydah, anéantir la puissance balistique d’Ansarallah et aider le président démissionnaire en fuite, Abd Rabbo Mansour Hadi à reprendre du poil de la bête.
Jeudi dernier, les délégations d’Ansarallah et du gouvernement démissionnaire ont fini par conclure les accords après une série de pourparlers serrés d’une semaine dont le contenu va littéralement dans l’intérêt du Front de la résistance populaire du Yémen. Les parties négociatrices se sont accordées sur trois questions: l’aéroport de Sanaa, le port de Hudaydah et l’échange de prisonniers.
Ansarallah du Yémen est en fait le véritable gagnant des pourparlers de paix pour le Yémen, l’accord en question ne faisant aucun cas des maximalismes de la coalition arabo-saoudienne. Et c'est pourquoi Ansarallah a été reconnu comme un groupe politique puissant et légitime en pleins pourparlers de paix.
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Zoom sur l’accord de Stockholm
Lors des négociations, les délégations d’Ansarallah et du gouvernement démissionnaire se sont mises d’accord sur l’échange des prisonniers, ainsi que la réouverture de l’aéroport de Sanaa. L'accord le plus important auquel sont arrivées les parties en lice était la fin des combats dans le port de Hudaydah.
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, en personne, a annoncé la nouvelle de la réouverture du port yéménite, du feu vert donné par la coalition pro-saoudienne à l’envoi d’aides humanitaires à Taëz, ainsi que de la diminution d’accrochages dans cette ville.
Bien que l’accord appelle, selon le secrétaire général de l’ONU, toutes les parties "belligérantes" à se retirer du port, le contrôle politique de la ville, reste pourtant entre les mains d’Ansarallah.
« Les parties négociatrices se sont accordées sur la détermination d’un cadre précis dans le cadre duquel l’accord soit réalisé et que le reste des différends fasse l’objet des négociations imminentes en janvier prochain », a souligné Guterres. Pour lui, l’accord de Stockholm correspond non seulement à tous les Yéménites, mais aussi à tous les pays du monde.
L’émissaire de l’ONU pour le Yémen, Martin Griffiths, a indiqué dans un point de presse :
« Nous essayons de signer un accord sur l’aéroport de Sanaa d’ici moins d’une semaine. Il nous faut centrer nos efforts sur la réouverture imminente de l’aéroport de Sanaa ».
Il a également affirmé que les accords signés à Stockholm seraient remis au Conseil de sécurité.
Les points-clé de l’accord sur l’avenir du port de Hudaydah consistent à mettre en vigueur un cessez-le-feu dans différentes régions de la province du Yémen, dont à Ras Issa et au port de Hudaydah. Le texte appelle toutes les protagonistes à éviter d’installer tout équipement militaire dans la région, à aider la circulation plus facile des citoyens et le déplacement des marchandises, la réouverture des points de passage de la province pour transférer les aides humanitaires, le démantèlement de tous les équipements militaires dans la ville portuaire et le versement de tous les revenues douaniers sur le compte de la banque centrale.
Pour le parti pris d’Ansarallah
Mohammed Abdelsalam d’Ansarallah du Yémen qui dirigeait à la fois la délégation négociatrice à Stockholm, s’est félicité des résultats des pourparlers, en précisant :
« Nous avons accepté de donner des concessions sur la ville de Hudaydah en faveur de notre peuple. En effet, la trêve à Hudaydah était une victoire pour l’humanité. L’accord de Stockholm soutient le processus de paix au Yémen. Les pourparlers entre différents groupes yéménites ont été effectués dans le sens de la restauration d’une paix durable dans le pays, pourparlers qui étaient plus efficaces que leurs précédents », a indiqué Abdelsalam.
Selon lui, si les parties négociatrices sont sincères lors des négociations de paix, le cessez-le-feu sera établi à travers tout le Yémen. L’arrêt des opérations militaires à Hudaydah et la libération des prisonniers de guerre sont considérés comme une grande victoire pour la nation yéménite.
« Après certaines coordinations avec l’ONU, les responsables locaux à Hudaydah sont censés prendre le contrôle de la ville. Aux termes de l’accord de Stockholm, le retrait complet des agresseurs du sud de la province de Hudaydah, ainsi que le démantèlement des sièges de l’armée gouvernementale et de ses alliés populaires font partie de l’accord interyéménite signé en Suède », a-t-il poursuivi.
Le président de la délégation d’Ansarallah a rapporté que la délégation de la coalition pro-saoudienne s’était cependant opposée à un cessez-le-feu durable partout au Yémen.