Alors que les États-Unis continuent à bombarder sauvagement les villes et villages de Deir ez-Zor, le jeu du chat et de la souris auquel se prêtent les daechistes et les FDS se poursuit de plus belle, les uns et les autres ayant pour mission de faire en sorte que les principaux gisements pétro-gaziers de l'est ne reviennent pas à l'État syrien. Dans un jeu complexe, les champs pétroliers à Deir ez-Zor passent donc et au gré des circonstance des mains de Daech à celles des FDS et vis et versa, question d'empêcher l'État syrien de pouvoir financer ses projets de reconstruction à partir de sa rente pétrolière.
La coalition dirigée par les États-Unis a mené depuis septembre des centaines de raids aériens contre Hajin qu'elle dit être "le dernier bastion de Daech". Or Hajin tout comme Abou Kamal s'étend sur une vaste région de l'est de la Syrie où il existe des réserves pétro-gazières immenses. Les Américains dressent systématiquement leurs bases de stationnement, là où il y a du pétrole, que ce soit en Syrie ou en Irak d'où leurs agissements intenses à Hajin. Les chasseurs US ont bombardé, le 7 décembre, l’hôpital de la ville de Hajin et pour justifier ce bombardement et la mort des civils, les Américains ont prétendu que l’hôpital se servait de plate-forme aux terroristes de Daech. Mais en réalité, ce sont les puits de pétrole de Hajin qui les intéressent, estiment les experts.
L’Observatoire syrien des droits de l’homme, vitrine médiatique de l’opposition, reconnaît à mot couvert cet intérêt croissant US pour le pétrole. L'OSDH a fait part d'affrontements entre les FDS et les daechistes dans le sud-est de Deir ez-Zor qui s'étendent de plus en plus et vont vers des régions pétrolifères contrôlées par l'armée syrienne. La source dit que des éléments des FDS ont pris le contrôle des puits de pétrole du champ pétrolier Koniko, aux terroristes de Daech. Les FDS prétendent vouloir ainsi transférer le pétrole, contrôlé par Daech, vers la ville de Khasham et la région de Jadeed Ekedat.
Les Forces démocratiques syriennes auraient, aussi, progressé depuis Hajin vers la ville de Baghouz dans l’est de Deir ez-Zor, qu’elles aurait réussi, finalement, à prendre à Daech. Des heurts se poursuivraient, les daechistes s’efforçant de reprendre la ville.
La bataille du gaz n'a jamais été aussi cruciale en Syrie. De nombreux analystes évoquent le contrat gazier signé en 2009 entre l'Iran, la Syrie et l'Irak comme étant à l'origine de la guerre qui allait éclater deux ans plus tard contre l'État syrien. L'emprise que les USA cherchent à imposer sur l'est syrien vise surtout à empêcher tout transit du gaz depuis l'Irak et l'Iran en Syrie puis en Méditerranée. Surtout que le géant gazier russe compte lui aussi à porter sa pierre à l'édifice de "hub énergétique" que pourrait devenir la Syrie.
