« Pour détourner les opinions des crises auxquelles ils sont actuellement confrontés, le Premier ministre israélien et le prince héritier d’Arabie saoudite tentent de faire tourner les regards vers la frontière du Liban », écrit le journal libanais Al-Akhbar.
Le Premier ministre israélien et le prince héritier saoudien font ainsi perdurer le processus de formation du gouvernement au Liban afin d’esquiver la polémique autour des crises qui les importunent, à savoir la corruption financière de Benjamin Netanyahu et l’affaire de l’assassinat du journaliste critique de Riyad, Jamal Khashoggi qui pèse lourdement sur Mohammed ben Salmane, ajoute le journal.
C’est sur ce fond de tensions que le Premier ministre libanais chargé de la gestion des affaires courantes, Saad Hariri, est attendu cette semaine à Londres pour participer à une conférence sur l’investissement au Liban.
« Ce qui ne réduira en rien la complexité de la crise au Liban. » Au lieu de s’adonner à résoudre les problèmes liés à la formation du nouveau gouvernement, Saad Hariri s’éclipse intentionnellement et se soustrait à ses responsabilités, précise l’article, qui ajoute :
« Parmi les évolutions les plus importantes de cette fin de semaine, l’on constate surtout le plan de Benjamin Netanyahu et Mohammed ben Salmane, de détourner les opinions, respectivement, de la crise intérieure en Israël et de l’affaire de l’assassinat de Khashoggi au consulat d’Arabie saoudite à Istanbul. Pour ce faire, ils tentent de faire tourner les regards sur le Liban et la Résistance.
Ce n’est pas sans raison que l’ennemi israélien a eu recours à des agissements au sud du Liban, au moment où l’Arabie saoudite fait son entrée dans la crise politique au Liban ; la simultanéité ne serait donc pas gratuite. Le dimanche 9 décembre, le ministre des Affaires étrangères saoudien, Adel al-Joubeir, n’a pas manqué de parler des questions de la politique intérieure au Liban, qui étaient également évoquées dans la déclaration finale du Sommet du Conseil de coopération du Golfe [Persique] tenu à Riyad. »
« Le pays hôte avait invité plusieurs journalistes libanais. Les médias libanais ont donc été largement mis à la contribution pour couvrir les allégations interventionnistes des Saoudiens.
Après avoir formulé des accusations répétitives, le ministre des Affaires étrangères saoudien, Adel al-Joubeir, a prétendu que Riyad n’accepterait pas que l’Iran ou le Hezbollah aient un rôle dans la création du futur gouvernement libanais ; ‘‘nous sommes certains que cela conduira le Liban vers l’anéantissement’’, a-t-il aussi prétendu. »
Des efforts sont en cours parallèlement dans le cadre de la diabolisation au sujet de l’arme de la Résistance. Le camp saoudo-israélien tente de suggérer que l’arme de la Résistance impose un lourd fardeau politico-sécuritaire aux Libanais. Cette campagne négative vise, d’après le journal, à approfondir le fossé entre Saad Hariri, d’une part, et le président Michel Aoun et le Hezbollah libanais, de l’autre.
Sur ce fond, le Premier ministre chargé de la gestion des affaires courantes, Saad Hariri, ne semble pas être pressé de résoudre la crise du gouvernement, ajoute l’article.
À ce sujet, le chef de la fraction parlementaire du Hezbollah (Bloc de loyauté à la Résistance), Mohammed Raad, a tenu à dire que « Saad Hariri se trompe ».
« Ce n’est pas le peuple libanais qui doit forcément subir cette erreur ; c’est le Premier ministre qui doit rectifier ses calculs. Il est établi que le futur gouvernement soit appelé le ‘‘gouvernement d’union nationale’’, ce qui signifie que le futur gouvernement doit être un gouvernement représentatif avec en son sein toutes les personnes ayant obtenu le droit d’y participer, selon les résultats des élections. »
Cela fait 200 jours que Saad Hariri s’est chargé de former le nouveau cabinet libanais; ce qui n’a pas encore été réalisé.