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Les médias russes auraient-ils incité à la révolte anti-Système en France?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Les Gilets jaunes poursuivent leur mobilisation dans la capitale, Paris, le 8 décembre 2018. ©Le Parisien

Sous d'autres cieux, la "Macronie" aurait crié au complotisme, en France, cela s'appelle "l'ingérence étrangère". Dans son entretien accordé aux médias français, le ministre français des A. E. aurait laissé entendre que les médias russes pour ne pas citer RT et Sputnik seraient à l'origine d'une exagération du mouvement protestataire des "gilets jaunes" qui somme toute, n'est pas si important que cela et qui ne va que décroissant.

Quel objectif chercherait la Russie en voulant déstabiliser la France? Nul ne le sait. Le doyen des ministres français dit en tout cas qu'il est encore tôt de tirer des conclusions d'une enquête lancée récemment à ce sujet, mais que celle-ci ne tarderait pas à mieux cerner la piste russe.

À Moscou, l'heure est à la consternation : le porte-parole du Kremlin a déclaré que toute allégation selon laquelle la Russie aurait contribué à attiser les manifestations anti-gouvernementales en France relève de la calomnie. «Nous n'avons pas interféré et nous n’interférerons pas dans les affaires intérieures d'aucun pays, y compris la France», a déclaré le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov, ce 10 décembre. Pour les Français qui ont dû subir les tweets de Trump en pleine manifestation, c'est le monde à l'envers : si la manipulation il y a, ce ne serait-il pas aux États-Unis qu'il faudrait demander des comptes? 

Sur quelle base sont fondées les allégations anti-russes de l'État français?

Sur un rapport tiré de l’Alliance for Securing Democracy, une instance américaine à vocation anti-russe, selon laquelle environ 600 comptes Twitter connus pour promouvoir les points de vue du Kremlin auraient commencé à se focaliser sur la France, renforçant ainsi leur utilisation du hashtag #giletsjaunes, nom français du mouvement Yellow Vest. 

Les comptes Twitter surveillés par l’Alliance for Securing Democracy contiendraient ainsi et généralement des informations américaines ou britanniques. Mais les protestations françaises « sont au sommet ou presque » de leur activité depuis au moins une semaine, toujours à en croire Bret Schafer, analyste des médias sociaux basé à Washington qui ne va pas par quatre chemins pour relier "l’amplification des manifestations" à "un intérêt quelconque pour un public exogène" : 

" Une grande partie du contenu tweeté proviendrait des médias russes, y compris du site d’informations Sputnik, du réseau de télévision RT et de Ruptly qui est une agence de presse vidéo basée en Allemagne appartenant à RT. Ils couvrent de près la crise française. D’ailleurs, RT a déclaré que 12 de ses journalistes avaient été blessés lors des manifestations, beaucoup plus que toute autre agence de presse.Sputnik et RT ont rapporté aussi que la plupart des forces de police françaises ne soutiennent plus Macron et se rangent du côté des manifestants. Sputnik et RT ont également montré une vidéo, largement partagée sur les réseaux sociaux français montrant la police de Pau retiré leurs casques, ce qui a été décrit comme un signe de solidarité avec les manifestants".

Qu'est-ce qui se trame à Washington contre les relations déjà peu amicales franco-russes?

Il semblerait que la France est bien partie pour faire de la couverture médiatique du mouvement des "gilets jaunes" par les médias russes un prétexte destiné à accuser la Russie de Poutine d'avoir cherché à "nuire à la sécurité de l'État français" et c'est l'Amérique qui souffle sur les braises. On se rappelle fort bien comment le Mossad a fourni de faux documents aux autorités françaises pour provoquer dans le cadre d'une pseudo affaire de soutien au terrorisme un quasi gel des liens entre Téhéran et Paris.

 

Le rapport de l’Alliance for Securing Democracy relève de la même logique. Après avoir provoqué de graves instabilités au sein de l'UE, les États-Unis jouent donc un pré-scénario de guerre France/Russie. Après tout, ce qui est fait au sein de l'OTAN et à la frontière Ukraine-Russie ou encore au sujet du FNI renvoie à la même volonté de tendre les liens russo-européens jusqu'à la limite de la guerre. Mais la France opère aussi sur un autre terrain où pourrait se produire une rapide détérioration des liens voire une escalade militaire l'opposant à la Russie: la Syrie. 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV