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Des snipers sur les toits des immeubles bordant les Champs-Élysées

Des snipers postés sur les toits de Paris, lors de la manifestation des Gilets jaunes, le 1er décembre 2018. ©Reuters

Il y a bien eu des snipers sur les toits des immeubles bordant les Champs-Élysées, lors de la manifestation des Gilets jaunes de samedi. Maintenant, la question est de savoir pourquoi. Et tout le monde ferait bien de se la poser devant l’intensification du mouvement des Gilets jaunes, des lycéens et autres manifestants. Leur présence n’a aucune raison d’être, à moins que quelqu’un veuille reproduire les scènes de sinistre mémoire de Maidan en Ukraine, de Deraa en Syrie, de Tunisie, etc. Tout cela sent de plus en plus mauvais.

L’agence Reuters confirme avoir filmé un membre des forces de l’ordre, armé, installé sur un des toits des immeubles bordant les Champs-Élysées, lors de la manifestation des Gilets jaunes, le samedi 1er décembre. Pour autant, ni le ministère de l’Intérieur ni la Préfecture de Police ne reconnaissent avoir fait appel à un tireur.

Une vidéo postée sur Facebook montre les images d’un homme armé d’un fusil à lunette, à la nuit tombée sur un toit d’immeuble, le long des Champs-Élysées à Paris. Ces images, visionnées plus de 1,7 million de fois sur le réseau social, ont fait réagir de nombreux internautes, qui s’interrogent sur les raisons de la présence d’un tireur d’élite sur le parcours de la manifestation des Gilets jaunes, le samedi 1er décembre à Paris.

Cette manifestation a mobilisé plus de 5 000 membres des forces de l’ordre, tandis que près de 10 000 personnes participaient au rassemblement. La journée de mobilisation a été émaillée de scènes de guérilla urbaine, de saccages — comme à l’Arc de Triomphe — mais aussi de nombreux incendies (249 recensés par les pompiers de Paris).

« Des snipers pour gérer les Gilets jaunes », commente l’internaute qui diffuse la séquence vidéo. « En 1789, le peuple avait des fourches, des faux, des faucilles face aux soldats armés de fusils et baïonnettes. Et il y a eu des morts des deux côtés. Aujourd’hui, le pouvoir se tient prêt. » D’où vient cette vidéo ? Ouest-France fait le point en quatre questions.

D’où viennent ces images ?

La vidéo postée sur Facebook a été tournée par le service vidéo de l’agence Reuters dans le cadre des manifestations du 1er décembre. Ce document a été fourni à toutes les télévisions partenaires, samedi, aux alentours de 18 h 50, précise franceinfo.

Où le sniper était-il positionné ?

Plusieurs indices sur la vidéo permettent de localiser la position de l’homme armé. Les premières images montrent qu’il est situé en hauteur, à proximité de l’Arc de Triomphe. On voit également se détacher en second plan, derrière sa silhouette, une façade d’immeuble illuminée en rouge qui correspond à une partie de l’immeuble de la boutique Cartier, basée sur la grande avenue parisienne.

Sa présence est-elle banale ou exceptionnelle ?

Les membres du service vidéo de Reuters indiquent que ce n’est pas la première fois « qu’ils voient des snipers » dans le cadre de la sécurité de manifestations publiques. Cela a été le cas, par exemple lors du concert des Rolling Stones, à Paris, en octobre 2017.

Selon une source policière, depuis 2014 il existe des « binômes tireur-observateur » parmi les CRS, qui sont présents « sur les grosses manifestations ». On note d’ailleurs sur les images de la vidéo que l’homme armé est accompagné d’une deuxième personne, muni d’un objectif. Leur rôle est « d’assurer d’abord la sécurité des manifestants contre des attaques armées et potentiellement la sécurité des forces de l’ordre contre des manifestants armés ».

Qui a donné l’ordre au sniper de prendre position ?

Selon le tweet d’un militant de la France insoumise, l’ordre de positionner un sniper proviendrait directement du chef de l’État. Le militant tiendrait cette information d’une source à la DGSE, les services de renseignement extérieurs français.

En dépit de l’annulation de la hausse de la taxation sur les carburants pour l’année 2019, trois partis d’opposition en France se sont mis d’accord sur une motion de censure contre le gouvernement d’Édouard Philippe. La marche arrière de l’exécutif n’a pas non plus réussi à faire renoncer les Gilets jaunes à une quatrième grande journée de mobilisation, malgré une présence accrue de la police.

Face à la grande reculade de l’exécutif qui a suspendu la hausse de la taxe sur les carburants, d’abord pour une durée de six mois puis définitivement, les Gilets jaunes se mobiliseront encore le samedi 8 décembre pour la quatrième grande journée de manifestation.

Qualifiant de « chaos » la vague de protestation à laquelle participent désormais différentes couches sociales, le président français estime que de graves violences se produiront lors de cette journée de colère à Paris. À cet égard, les commerces sur les Champs-Élysées sont invités à fermer les portes.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV