TV
Infos   /   A La Une   /   Europe   /   L’INFO EN CONTINU

Gilets jaunes : le gouvernement de Macron fait marche arrière

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Une manifestation des "Gilets jaunes" le premier décembre 2018 ©RT

Le gouvernement français recule et il n’y aura pas de hausse des taxes sur les carburants en 2019. Mais n'est-ce pas un peu tard : la colère anti-globalisation s'empare désormais des lycéens, des transporteurs routiers et même d'une partie de la police. En se dressant contre leurs institutions, les Français sont de loin le premier peuple en Occident à prendre des risques personnels pour s’opposer à la globalisation financière.

En Grande-Bretagne, le peuple a voté Brexit, en Hongrie, les gens ont choisi l'illibéralisme et en Italie, on a opté pour un gouvernement anti-Système. Bien que les Français n’en aient peut être pas dans leur totalité conscience de l'ampleur de leur mouvement et imaginent encore que leurs problèmes sont exclusivement nationaux, leur cible devrait être les mêmes que celles qui a écrasé la région des Grands lacs africains et une partie du Moyen-Orient. C'est d'ailleurs pour cette même raison que les secousses telluriques de leur mouvement ont très rapidement gagné la Belgique, l'Allemagne, la Bulgarie, la Serbie... Seuls les peuples qui comprendront la logique qui les détruit, qui y "résiste" et qui la rejetteront pourront survivre.

Inquiet et surpris face à une si vaste mobilisation, le clan "Macron" a annoncé mercredi 5 décembre, par la voix de son Premier ministre français, Édouard Philippe, l’abandon des taxes sur l’essence et les carburants dans le cadre du projet de loi de finances 2019. Et ce, à peine quelques heures après avoir annoncé un moratoire de six mois. 

Qualifié d"entourloupe", cette annonce s'est avérée incapable d'apaiser la colère des Français qui ont affirmé poursuivre leur mouvement et ce fut à ce moment là que le régime "Macron" a compris que la "menace" est bien sérieuse. 

Lire aussi : Moratoire macronienne, une foutaise

La CGT et FO appellent désormais à la grève à partir du 9 décembre car les mesures annoncées par le gouvernement leur semble des "miettes". Les deux syndicats sont par ailleurs mécontents d'une récente décision du Conseil d'État annulant les dispositions d'un décret de 2016 fixant des majorations de 25% et 50% aux heures supplémentaires des chauffeurs routiers. 

Le vent "jaune" touche aussi les Étudiants et Lycéens . Les premiers protestent contre la hausse des frais d'inscription pour les étudiants étrangers. Les seconds s'élèvent, entre autres, contre la réforme du bac et la suppression de postes de professeurs dans le secondaire.

Mais ce n'est pas tout : alors que le régime "Macron" croyait pouvoir faire reculer le mouvement en décrétant l'État d'urgence et en plaçant les forces de l'ordre face au peuple, le syndicat de police Vigi a déposé un préavis de grève illimitée à partir du 8 décembre concernant certains personnels du ministère de l'Intérieur. L'organisation affirme rejoindre le combat des Gilets jaunes.

«Les revendications portées par le mouvement des gilets jaunes, nous concernent tous. Il est temps de s’organiser légalement et d’être solidaire avec eux, pour l’avantage de tous. Nous sommes concernés car nous faisons partie du peuple. Notre préoccupation est de boucler la fin du mois et non de changer les moquettes de l’Elysée pour 300 000€», explique Vigi.

«Dernièrement, le Président de la République nous a pris pour des "mercenaires"  en voulant nous "acheter" avec une prime d’un montant inférieur du coût des heures supplémentaires sur la journée du 1er décembre.» Lors d'un déjeuner avec des CRS le 3 décembre, le président Macron avait annoncé le versement d'une prime exceptionnelle destinée aux forces de l'ordre mobilisées lors du troisième acte des Gilets jaunes. Vigi appelle en outre les forces de l'ordre à user de leur droit de retrait qui permet à tout salarié d'arrêter son travail et de quitter son lieu de travail, lorsqu'il estime faire face à un danger grave : «N’allez pas vous faire blesser, mutiler ou tuer pour des personnes qui pensent que vous êtes de la chaire à canon. Pensez à vous, vos familles et vos proches.»

La mayonnaise macroniste ne prend plus : la France s'est dressée contre l'impérialisme du dollar, l'omnipotence des finances mêmes si elle n'arrive pas encore à trouver la juste expression de l'état de délabrement dans lequel elle se trouve. Le mal de la France et de l'Europe est ce même mal qui a attaqué le Moyen-Orient et au quel résiste les peuples de Yémen, de Palestine, d'Iran, de  Syrie, d'Irak, d'Afghanistan... : Français, Française, bienvenus dans le camp de la "Résistance". 

 

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV