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Sanctions US : l’Iran a décidé de se débrouiller sans compter sur l’Europe

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Une rencontre entre les ministres des Affaires étrangères des pays restants dans l’accord nucléaire et la chef de la politique étrangère de l’Union européenne, Federica Mogherini, à Vienne le 6 juillet 2018. ©AFP

Alors que certains considèrent le mécanisme financier européen (SPV) comme un obstacle face à la campagne de pression maximale de l’administration Trump contre la République islamique d’Iran, il existe cependant des signes qui montrent que désormais Téhéran ne compte guère sur Bruxelles.

Se référant aux propos du président iranien Hassan Rohani qui a déclaré le lundi 3 décembre qu’aucun pétrole ne serait exporté via les eaux du golfe Persique si le pétrole iranien ne peut plus l’être, le quotidien russe Pravda a noté que l’inertie européenne provoquerait la réaction de l’Iran.

Les autorités iraniennes avaient déjà menacé de fermer le détroit d’Hormuz. En juillet, le président Rohani a déclaré : « Les Américains ont prétendu vouloir arrêter complètement les exportations pétrolières de l’Iran. Ils ne comprennent pas le sens de cette déclaration, car le fait que le pétrole iranien cesse d’être exporté, alors que le pétrole de la région continue de l’être, n’a aucun sens. »

Après avoir retiré les États-Unis du Plan global d’action conjoint (PGAC) en mai, l’administration Trump a réimposé des sanctions à l’Iran dans le but de réduire à zéro l’exportation du pétrole iranien, bien que dans la suite huit pays importateurs du pétrole iranien aient obtenu des dérogations.

Selon le quotidien russe, le principal obstacle devant l’application de la politique de sanctions des États-Unis est le fait que l’Europe ne la soutient pas. L’Union européenne a annoncé depuis des mois vouloir créer un mécanisme qui permettrait aux entreprises européennes de contourner les sanctions américaines contre l’Iran. Les pays européens veulent créer une institution financière dont le seul objectif est de traiter les paiements pour les transactions avec Téhéran, en contournant les canaux de financement habituels, dont Swift.

L’inertie de l’UE, qui devait lancer son mécanisme financier (SPV) début novembre, a poussé les autorités iraniennes à mettre en garde leurs partenaires européens en disant que la patience de l’Iran n’était pas illimitée.

Dans ce contexte, Washington essaie de persuader ses alliés de l’OTAN sur les menaces iraniennes. L’émissaire spécial du département d’État des États-Unis pour l’Iran, Brian Hook, a déclaré la semaine dernière que Téhéran avait testé des missiles de moyenne portée capable de porter des ogives nucléaires qui « pourraient frapper les capitales européennes ».

Réagissant aux déclarations de Brian Hook, le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, a publié, le mardi 4 décembre, un tweet pour montrer comment les Américains ont reconnu la nature légale des tests balistiques en Iran.

« Se moquer du Conseil de sécurité des Nations unies ne dissimulera pas le manquement des États-Unis à leurs obligations et n’empêchera pas de les tenir pour responsables de ce manquement à leurs engagements. Notamment lorsque les États-Unis admettent que la résolution 2231 n’interdit pas les capacités de dissuasion de l’Iran. Plutôt que de saper la résolution 2231, il vaudrait mieux l’honorer », écrit Mohammad Javad Zarif.

Mohammad Javad Zarif a annexé, à son tweet, la déclaration de Brian Hook, représentant spécial américain pour l’Iran, dans laquelle il a reconnu que la résolution 2231 du Conseil de sécurité n’imposait aucune restriction aux tests de missiles en Iran.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV