Du point de vue du président russe, il est impossible d’utiliser le dollar dans le cadre du contrat d’achat de systèmes de défense antiaérienne S-400 conclu avec la Turquie.
« Finaliser le contrat de vente de systèmes de défense antiaérienne S-400 conclu avec la Turquie en dollars sera impossible », a déclaré le mercredi 28 novembre le président russe, Vladimir Poutine.
« J’ai parlé il y a environ une demi-heure avec le président turc. Nous n’avons pas d’autre solution que d’utiliser nos monnaies nationales », a affirmé Poutine lors de l’association d’investissement VTB avant d’ajouter : « Sinon, nous continuerons à être écrasés par les cours des devises ».
« J’ai parlé avec le président turc il y a environ une demi-heure [...]. Nous savons que si nous voulons conclure un accord (sur la vente de systèmes de défense antimissile) avec le dollar américain, nous n’y parviendrons pas », a déclaré Poutine lors d’un discours prononcé au VTB Investment Forum.
« La Russie et la Turquie ont trouvé une autre alternative pour conclure ce contrat ; il faut utiliser les monnaies nationales des deux pays pour le paiement », a-t-il ajouté selon le quotidien Daily Sabah.
En dénonçant l’utilisation par les États-Unis du dollar comme un levier de pression sur les autres pays, le président russe a fait part de l’intention de Moscou et de ses partenaires de créer un système de paiement interbancaire indépendamment de Swift.
Les systèmes de défense antiaérienne russe S-400 sont parmi les plus sophistiqués au monde. Ils sont capables de transporter et de tirer trois missiles de types différents. Ce système a été conçu pour intercepter les missiles balistiques intercontinentaux, les missiles de croisière et les avions furtifs.
Le radar de ce système est capable de détecter simultanément 300 cibles. Ses missiles peuvent atteindre des cibles volant à une altitude de 27 kilomètres.
La Turquie a acheté trois systèmes balistiques S-400 pour un montant de 2,5 milliards de dollars. 45 % de la somme de ce contrat seront versés en tant qu’acompte tandis que les 55 % restants seront financés par un crédit attribué par la Russie.
Deux mois plus tôt, une délégation du Congrès américain s’était rendue à Ankara pour menacer la Turquie en lui disant que si elle achetait les S-400 russes, elle ne pourrait pas recevoir les F-35 qu’elle a payés. Le département d’État américain avait précédemment annoncé que Washington sanctionnerait tout pays qui achèterait à la Russie des systèmes S-400.