À Idlib, les choses commencent à se préciser : Toutes les factions terroristes, "qaïdistes" ou "fréristes" viennent de se liguer contre l'armée syrienne. Idlib est désormais la seule province syrienne à échapper à l'autorité de l'État syrien, une province "enclavée" et placée sous la protection logistique du camp altantiste. À preuve, les dernières semaines de l'été 2018 ont été riches en mission de reconnaissance US près de la base aérienne russe et des positions de l'armée syrienne à Lattaquié. Les tentatives d'infiltration en direction de la base aérienne à Hmeimim provenaient d'Idlib et elles ont été dans leur quasi totalité repoussées.
L'attaque conjuguée Israël-France-Grande-Bretagne au mois de septembre contre Lattaquié, laquelle a tourné en fiasco avec la destruction en plein air d'un Il-20, relevait n'était d'ailleurs pas sans rapport avec ces frappes puisque l'avion avec les 15 militaires à bord était parti collecter des informations sur ces mêmes missions de reconnaissance. Or presque deux mois plus tard, les drones ennemis semblent être de retour. Alors que les Américains continuent à renforcer leur présence à Hassaké et disent très clairement vouloir construire des bases sur la rive est de l'Euphrate et ce, à l'effet de contrer la présence russe. Les terroristes ont attaqué samedi les troupes syriennes dans la province de Lattaquié, faisant 18 morts et 2 blessés, affirme d'ailleurs le Centre russe pour la réconciliation des parties en conflit en Syrie qui ne donne pas davantage d'éclaircissements. A quoi jouent les Américains et leurs alliés?
Selon le chef du centre, le général Vladimir Savchenko, des groupes terroristes illégaux continuent de violer le cessez-le-feu en vigueur dans la zone de désescalade d’Idlib. Il a également noté que les terroristes continuaient de bombarder les banlieues d'Alep et de Hama. L'armée syrienne a annoncé de son côté qu'elle entendait déclencher très rapidement une action militaire à Idlib, avis que partage la Russie.
Le samedi 17 novembre, la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a annoncé que la distinction entre les terroristes radicaux et ceux des groupes dits « d’opposition modérée » dans la zone démilitarisée de la région syrienne d’Idlib n’a pas encore été établie avec succès. Ce processus a été lancé dans le cadre d’un accord conclu entre la Turquie et la Russie en septembre dernier, qui n’a pas encore abouti , selon Zakharova. Les propos du porte-parole du ministère russe des A.E. sonnent comme une mise en garde lancée à l'encontre des Américains et de l'OTAN qui apportent leur soutien aux terroristes d'Idlib. Aux dernières nouvelles, des frégates russes organisent des exercices d’opérations anti-sous-marins près de la côte syrienne. Cette manœuvre s’effectue en coordination avec le groupe naval permanent de la Russie en Méditerranée orientale.
« Des exercices ont été organisés pour s’entraîner à détecter et suivre un sous-marin ennemi. En même temps, les frégates russes et leurs hélicoptères ont réalisé des opérations de sauvetage et d’assistance médicale aux personnes en détresse en mer », a précisé le bureau de presse de la flotte russe de la mer Noire dans un communiqué. Des hélicoptères Kamov Ka-27PL et Ka-27PS ont participé à ces exercices et ont effectué une trentaine de décollages sur le pont d’envol des deux frégates russes. La Russie est-elle prête à lancer ses opérations contre Idlib? Le fait que les terroristes reprennent leurs attaques contre les positions de l'armée syrienne, laisse ouverte les portes à un retour des attaques contre les intérêts russes. La mort de 20 militaires syriens tire en tout cas la sonnette d'alarme contre une soudaine escalade sur le front d'Idlib. Dans la foulée, et alors que les milices terroristes se réunissent sous un meme drapeaux, l'armée syrienne, elle, multiplie de les recrutements.
