Le roi Salmane d’Arabie saoudite a reçu, hier samedi 10 novembre, le prince héritier d’Abou Dhabi, Mohammed ben Zayed ben Sultan. Or, pour une première, le prince héritier saoudien était absent à la cérémonie d'accueil du prince émirati.
Selon le site web Al-Khalij online, lors des précédentes visites de Ben Zayed en Arabie saoudite dont la dernière remonte au mois de juin, MBS se trouvait à la tête du cortège d’accueil.
« La visite de Ben Zayed à Riyad intervient alors que Mohammed ben Salmane est confronté à de lourdes pressions de la communauté internationale suite à l'affaire Khashoggi. Tout le monde pointe du doigt MBS comme ce crime a été commis par les employés du Bureau du prince héritier, Ben Salmane », affirme Al-Khalij online.
Selon cette source, la position d’Abou Dhabi à l’égard de l’assassinat de Khashoggi a été inimaginable. Pourquoi ? Parce que le ministère émirati des Affaires étrangères s’est contenté d’émettre un court communiqué là-dessus dans lequel il avait simplement réclamé un éclaircissements de l'affaire. Et le prince héritier d’Abou Dhabi a tenté jusque-là de se tenir éloigné des pressions auxquelles est exposé Ben Salmane.
Certains milieux arabes affirment même que les Émirats arabes unis influencent les décisions politiques à Riyad. On en a quelques exemples avec l'hostilité envers la Turquie, le blocus imposé au Qatar, etc...
Un célèbre journaliste basé à Londres, Rori Donaghy avait parlé de « l’intelligence et de la clairvoyance » de Mohammed ben Zayed dans le projet de la désignation de Mohammed ben Salmane au poste de prince héritier d’Arabie saoudite. Il avait dit que « ce sont les Émirats arabes unis qui ont favorisé la succession de Ben Salmane à Mohammed Ben Nayef ».
Dans un article de Middle East Online de 2016, Rori Dnaghy avait écrit que Ben Zayed avait donné des recommandations à Mohammed Ben Salmane basées sur les deux stratégies suivantes : « La fin du règne du Wahhabisme en Arabie saoudite » et « L’ouverture d’un fort canal de contact avec Israël ».
De son côté, le journal américain, The Washington Post a qualifié les relations entre le prince héritier d’Abou Dhabi et son homologue saoudien de liens entre « maître » et « disciple ».