Embourbé dans la crise de l’assassinat de Jamal Khashoggi, le prince héritier d’Arabie saoudite Mohammed ben Salmane a finalement cédé. Le célèbre blogueur saoudien Mujtahid a fait part de l’éventuelle libération des prisonniers politiques en Arabie saoudite.
Selon l’agence de presse iranienne Tasnim, Mujtahid a prévu que le prince héritier Ben Salmane ordonnerait la libération d’un grand nombre de prisonniers pour faire baisser la tension due à la mort du journaliste dissident saoudien Jamal Khashoggi, le 2 octobre, dans le consulat saoudien à Istanbul. Le célèbre blogueur Mujtahid, qui a plus de deux millions d’abonnés sur Twitter, a déclaré que l’on s’attendait à ce que les princes, les hommes d’affaires ou même certains érudits et oulémas de renom soient libérés, ce qui marquerait un premier échec pour Ben Salmane, qui se trouve sous pression aussi bien interne qu’externe.
Mujtahid avait déjà fait part des divergences et des querelles entre Ben Salmane et des représentants de la dynastie des Saoud dans la mesure que les Saoud lui avaient offert deux options : un départ volontaire ou une destitution forcée.
Par ailleurs, le journal Al-Quds al-Arabi a annoncé la libération vendredi du prince Khaled ben Talal, frère de Walid ben Talal. Il était emprisonné depuis le début 2018. D’autres princes jusqu’ici interdits de toute rencontre ont été autorisés à se rencontrer et à se réunir.
Al-Quds al-Arabi a écrit que cette décision s’inscrit dans le cadre de la volonté du roi Salmane de satisfaire aux exigences des États-Unis en vue de rester à l’abri des sanctions US après la mort de Jamal Khashoggi.
Un média occidental avait déjà rapporté que le gouvernement américain avait préparé une liste de ses revendications au prince héritier Mohammed ben Salmane ; cette liste avait été envoyée aux autorités saoudiennes via le secrétaire d’État Mike Pompeo et le conseiller et le gendre du président américain Jared Kushner.
En vertu de cette liste, toutes les activités des diplomates saoudiens aux USA doivent être communiquées aux appareils de sécurité américains, de sorte qu’ils doivent être informés minute par minute des évolutions de leurs activités.
Ladite liste appelle le régime de Riyad à décréter une amnistie générale de tous les opposants saoudiens résidant à l’étranger et à limoger tous les responsables impliqués dans des activités sécuritaires contre les opposants au gouvernement saoudien à l’étranger.
Washington demande également à Riyad de faire participer les princes de deuxième et troisième générations dans les postes gouvernementaux.
En effet, selon des analystes, l’indignation face au meurtre du journaliste Jamal Khashoggi a terni la réputation de Ben Salmane et réduit sa marge de manœuvre internationale.
Le scandale Khashoggi a jeté une lumière crue sur d’autres sujets comme l’intervention militaire saoudienne dans la guerre au Yémen, où la coalition dirigée par Riyad ne cesse de bombarder des civils et d’aggraver la crise humanitaire.