L’attaque de ces derniers jours de l’armée turque contre les positions des Kurdes dans les régions septentrionales et frontalières de la Syrie à savoir Kobané et Tell Abyad a eu des effets considérables sur les combats en cours sur la rive est de l’Euphrate.
Selon Mashregh News, les miliciens kurdes estiment que les attaques au mortier de l’armée turque contre les régions du nord contrôlés par eux s’inscrivent dans le cadre d’un accord prédéfini entre la Turquie et les États-Unis, accusant ainsi les Américains de les avoir trahi une fois de plus.
Les villages de Salib Qaran et Jaghorli font partie des régions situées à la périphérie est de Kobané qui ont été visées ces derniers jours par l’artillerie de l’armée turque. Lors de ces attaques, de lourds dégâts ont été imposés aux zones résidentielles et des dizaines de citoyens ont été tués ou blessés.
Le gouvernement turc a récemment envoyé de nouveaux renforts et équipements militaires vers les régions frontalières avec la Syrie, faisant état d’une nouvelle opération anti-kurde dans le nord de la Syrie. Le retrait des miliciens kurdes de la localité d’al-Cheikh Satif, non loin de Manbij, a montré que les menaces d’Ankara sont sur le point d’être réalisées.
La localité d’al-Cheikh Satif était occupée par les miliciens kurdes et codirigée avec eux par les militaires américains. Or, après l’accord Washington-Ankara, la région a été évacuée.
Avec une faible résistance aux combats en cours à l’est de l’Euphrate, les miliciens kurdes de Syrie tenteraient d'arracher quelques concessions aux Américains. Ils ont même explicitement déclaré que si les attaques de la Turquie contre les régions du nord se poursuivaient, ils se retireraient des champs pétroliers de l’est de l’Euphrate pour mettre en péril les intérêts de l’Amérique.
Une source militaire a confié à Mashregh News que les divergences entre les miliciens kurdes et les troupes américaines dans les zones occupées du nord-est et de l’est de la Syrie ne datent pas d’aujourd’hui.
« Pour protéger leurs intérêts dans les régions occupées de la Syrie, les Américains ont négocié à plusieurs reprises avec le gouvernement turc tout au long de ces derniers mois et années. Au menu de ces négociations : un retrait des miliciens kurdes de Manbij par exemple », ajoute la source militaire.
La ville de Manbij est conjointement contrôlée par les forces américaines et turques, a-t-elle dit, affirmant que les miliciens kurdes sont à la solde du gouvernement américain et qu’ils n'ont pas véritablement les moyens de riposter.
Ces dernières années, le bilan des activités des miliciens kurdes a été si passif qu’ils sont condamnés à accepter l’accord américano-turc. À l’est de l’Euphrate, ils ne peuvent pas vraiment résister face aux Américains...ils vont finir par céder!
Les États-Unis ne s’inquiètent que de leurs propres intérêts dans les régions occupées du nord-est et de l’est de la Syrie. Et si les miliciens kurdes ne jouent pas dans leur camp, ils ne seront que des « cartes brûlées » pour les Américains.
D’après la source militaire, pour sauver leur peau, les miliciens kurdes n’ont d’autre choix que de déposer leurs armes et de se réconcilier avec le gouvernement et le peuple syriens ; les négociations politiques sont la seule solution à la crise actuelle.