TV

Les USA pourraient obliger Riyad à un changement structurel au sein du royaume !

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le procureur général saoudien, Saoud ben Abdallah Al-Muajab arrive au consulat d’Arabie saoudite le 30 octobre 2018. ©AFP

Près d’un mois après la disparition du journaliste saoudien au consulat d’Arabie saoudite à Istanbul, l’éditorialiste de Rai al-Youm, Abdel Bari Atwan a écrit ce mercredi que de nombreux mystères persistent encore dans cette affaire appelée l’affaire Khashoggi, du nom de la victime, Jamal  Khashoggi qui aurait été tué par une équipe envoyée depuis Riyad à Istanbul faire taire ce journaliste saoudien opposé à son royaume.

« L’Arabie saoudite a enfin avoué que le meurtre avait été perpétré à l’intérieur du bâtiment consulaire et par des agents dépêchés depuis Riyad. Mais les responsables saoudiens s’abstiennent fermement de donner les informations exigées par Ankara concernant le corps de Jamal Khashoggi. Où est-il ? Et dans quel état ? Découpé en morceaux ? Décapité ? »

Abdel Bari Atwan estime que l’Arabie saoudite préfère ne pas révéler le lieu où se trouverait le corps de Khashoggi, car l’état dans lequel les morceaux de son corps se trouveraient pourrait avoir des conséquences très négatives sur l’ensemble du régime saoudien.

Quelques heures après l’arrivée à Istanbul du procureur général saoudien, Saoud ben Abdallah Al-Muajab, le président turc, Recep Tqyyip Erdogan, l’a exhorté à déterminer « qui a donné l’ordre » aux meurtriers de Jamal Khashoggi dont le cadavre reste introuvable depuis près d’un mois.

Le président Erdogan a ajouté qu’« il était inutile de chercher à épargner qui que ce soit », en faisant allusion implicitement au prince héritier saoudien, Mohammad ben Salmane.

L’éditorialiste de Rai al-Youm estime que le président Erdogan sait mieux que quiconque que le procureur général saoudien ne saurait pas répondre à ses exigences. « Saoud ben Abdallah Al-Muajab ignore où se trouve le cadavre du journaliste et il n’osera pas dénoncer le prince héritier et son rôle joué dans cette affaire », écrit Atwan qui croit que l’important pour le président Recep Tayyip Erdogan serait de maintenir la pression sur le régime saoudien.

 

Par ailleurs, la presse turque a fait état ces derniers jours de l’existence d’une liste d’individus recherchés par Mohammad ben Salmane sur laquelle se trouverait aussi le nom de Jamal Khashoggi. Les médias turcs n’ont pas révélé les autres figurant sur la liste, mais laissent entendre que ces individus viveraient actuellement en Turquie, en Europe ou dans des pays du Moyen-Orient. En outre, les équipes chargées d’enlever ou d’assassiner ces individus collaboreraient avec les services de renseignement des États-Unis, d’Israël, de l’Égypte et des Émirats arabes unis, rapporte les médias turcs.

Abdel Bari Atwan écrit : « Les hauts responsables du régime saoudien, notamment le prince héritier Mohammad ben Salmane, se sont mis sur la défensive et utilisent leur arme la plus efficace –leur argent– pour gagner le soutien de leurs alliés face à cette crise substantielle qui menacerait l’ensemble du régime saoudien. »

Abdel Bari Atwan croit que le prince héritier saoudien a à s’inquiéter aussi d’une nouvelle vision qui se propage rapidement parmi les élites politiques et économiques des États-Unis et les membres du Congrès américain.

Dans un article publié le 20 octobre par le magazine conservateur, The Weekly Standard, l’influent sénateur républicain Elliott Abrams a critiqué l’accumulation du pouvoir en Arabie saoudite entre les mains d’une seule personne, Mohammad ben Salmane qui « est aujourd’hui prince héritier, vice-Premier ministre, (le roi a toujours le titre de Premier ministre), ministre de la Défense, chef du Conseil des affaires économiques et du développement, chef du Conseil de la sécurité et des affaires politiques, etc. ».

En réalité, Elliott Abrams ne propose pas un coup d’État contre le prince héritier saoudien, mais une mise en garde : « Les États-Unis ne devraient pas participer au tirage au sort de la succession royale, mais nous devrions affirmer que nos intérêts exigent un gouvernement saoudien avec lequel nous puissions travailler ».

D’après Abdel Bari Atwan, c’est exactement la nécessité de ce changement structurel du pouvoir sous la pression de l’administration américaine qui pourrait poser pas mal de difficultés au roi Salmane et à son fils. D’autant plus que cette pression ne proviendrait pas de Trump lui-même qui serait prêt naturellement à sauver la peau de ses amis saoudiens, mais de l’establishment américain.

 

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV