Alors que le président américain Donald Trump a menacé de se retirer du Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI), la Chine a appelé Washington à revenir sur sa décision.
Pékin a réaffirmé qu’il ne tolérerait aucun « chantage » de la part de Washington.
« À notre avis, le retrait unilatéral d'un accord aussi important est une erreur, il faut que Trump y réfléchisse de nouveau », a réitéré la porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères Hua Chuying.
Les États-Unis ont prétendu que la Russie violait le traité FNI avec le développement et le déploiement d'un nouveau missile de croisière.
L'article 15 du Traité prévoit le retrait unilatéral, mais dans des circonstances extraordinaires et avec un préavis de 6 mois. D'après le président américain, les États-Unis doivent développer leurs propres armes.
Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, avait précédemment indiqué que Moscou avait des questions sérieuses à poser aux États-Unis à propos de certains « écarts » que les Américains se permettaient en appliquant le Traité.
Le traité FNI a été signé entre les États-Unis et l'URSS en 1987 par Mikhaïl Gorbatchev et Ronald Reagan. Il est entré en vigueur à l'été 1988. Ce texte a notamment interdit l'utilisation et le déploiement de missiles balistiques et de croisière terrestres de courte (500 à 1.000 km) et de moyenne (1.000 à 5.500 km) portée.
En mai 1991, les conditions prévues par l'accord ont été remplies: l'Union soviétique a détruit plus de 1.700 missiles balistiques et de croisière basés au sol, et Washington s'en est débarrassé de 859. Conclu à durée indéterminée, le Traité permet à chacune des parties de le quitter en justifiant l'indispensabilité de son geste. Ces 30 dernières années, Moscou et Washington ne cessent d'échanger des piques, s'accusant mutuellement de violer le document et menaçant de s'en retirer.
Les dirigeants russes ont pour leur part confirmé à plusieurs reprises leur attachement au Traité FNI, ajoutant qu'il n'y avait jamais eu de « violation de notre part ».
Le Kremlin souligne que le retrait des États-Unis du Traité en question « rendra le monde plus dangereux ».