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Syrie: Ankara envisage d’attaquer l’est de l’Euphrate sous prétexte d'avoir à en déloger les "kurdes"

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Des chars de l’armée turque se dirigent vers Jarablous, en Syrie, le 24 août 2016. ©Reuters

Au terme des semaines de tractations, la Turquie d'Erdogan a libéré le pasteur américain, Andrew Brunson,  qu'elle ne cessait de dénoncer à titre de "cerveau américain" de la tentative du coup d'Etat de 2016. Les sources bien informées affirment que la libération aurait été décidée à New York et pendant la tenue de l'Assemblée générale des Nations Unies.

Pour avoir décidé de mettre en liberté ce gros bonnet, la Turquie aurait sans doute du exiger des concessions, y compris, une plus grande liberté d'action sur la rive est de l'Euphrate, où les Etats-Unis ont déployé ces derniers temps et toujours sous le faux prétexte de combattre des terroristes daechistes de moins en moins nombreux, leurs supplétifs des FDS. Or à ce qui parait, il s'agit d'une démarche bien coordonnée entre Washington et Ankara, la présence des "kurdes" sur la rive est de l'Euphrate pouvant servir d'alibi à la Turquie, membre actif de l'OTAN, pour conquérir de plus vastes régions syriennes. En visite à Sparte, le président turc Recep Tayyip Erdogan a critiqué les États-Unis pour avoir négligé les engagements qu’ils avaient pris dans le cadre d’un accord, signé avec la Turquie, au sujet de Manbij.

« Les Américains nous avaient promis que les terroristes quitteraient Manbij en trois mois, mais ils n’ont pas tenu leur promesse. Nous allons par conséquent prendre les mesures nécessaires ».

Dépité par l’expulsion par Washington des miliciens du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), du Parti de l'union démocratique (PYD) et des Unités de protection du peuple (YPG) de l’est de l’Euphrate, surtout de Manbij, Recep Tayyip Erdogan a fait part de la poursuite d’une lutte acharnée contre les groupes terroristes dans cette région.

« Les forces de sécurité turques, qui tiennent le haut du pavé, vont nettoyer Manbij de la présence des terroristes », a souligné Erdogan.

Le président turc s’est ensuite attardé sur le soutien des États-Unis aux groupes terroristes dans le nord de la Syrie et les sanctions qu’a imposées Washington à Ankara pour dire que « ceux qui n’ont pas honoré leurs engagements face à Ankara verront tôt ou tard qui sera le principal perdant ».

Et d’ajouter : « Les terroristes creusent des tunnels à Manbij, mais ils creusent en fait leurs tombes ».

Recep Tayyip Erdogan a réaffirmé que les forces de sécurité turques poursuivaient les groupes terroristes depuis Jarablous jusqu’à al-Bab, depuis Afrin jusqu’au nord de l’Irak et depuis le mont Djoudi jusqu’au mont Tendürek, à l’intérieur de la Turquie et qu'elles allaient leur porter des coups sévères.

Concernant le pouvoir d'achat, il a précisé que la Turquie se trouvait toujours au 13e rang mondial. Le pays se place en 17e position relativement au revenu national, a précisé le président turc.

L’armée turque s’est emparée, pendant les deux dernières années, de 4 000 kilomètres du territoire syrien (al-Bab, Azaz, Jarablous et Afrin) à travers deux opérations militaires, baptisées Bouclier de l’Euphrate et Rameau d’Olivier.  

Dans la foulée, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a accusé, hier vendredi, Washington d’essayer de créer un quasi-État à l’est de l’Euphrate par le biais de ses alliés en Syrie.

« Les États-Unis œuvrent pour que la situation reste tendue sur la rive orientale de l’Euphrate. Ils cherchent à y mettre en place un quasi-État. Ils y créent des organes de pouvoir alternatifs aux organes syriens et œuvrent activement pour le retour des déplacés », a-t-il ajouté.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV