L’information selon laquelle les systèmes S-300 fournis à la Syrie seraient exploités par des spécialistes de l’armée iranienne n’est qu’un élément de la « guerre de l’information » des États-Unis et d’Israël, a déclaré Igor Korotchenko, directeur du Centre russe d’analyse du commerce d’armes.
Le site DEBKAfile, proche des milieux de renseignement et militaires israéliens, citant une source anonyme, a prétendu que les systèmes de défense aérienne syriens S-300 seraient exploités par des experts iraniens.
« Les systèmes S-300 fournis à la Syrie seront mis à la disposition des unités de l’armée syrienne qui, une fois les préparatifs terminés, commenceront à mettre en marche ces systèmes de combat », a déclaré Korotchenko.
Pour lui, si les États-Unis et Israël veulent profiter de cette contrevérité pour lancer une attaque à grande échelle sur les positions des S-300 en Syrie, cela pourrait conduire à une très grave crise militaro-politique, similaire à la crise des missiles cubains, avec des conséquences douloureuses pour les auteurs de la provocation.
Le déploiement de systèmes S-300 russes en Syrie constituait en fait la réponse de la Russie à la tragédie de l’avion russe Il-20 abattu en Syrie. Moscou impute à Tel-Aviv l’attaque contre des positions syriennes au moment de l’incident. Début octobre, le ministère russe de la Défense a annoncé que quatre systèmes S-300 avaient déjà été livrés à la Syrie et que l’armée syrienne serait formée pendant trois mois à la manière de l’utiliser.
« Les États-Unis et Israël ont été alarmés d’apprendre que Moscou avait décidé d’utiliser des équipes iraniennes pour manœuvrer les missiles antiaériens S-300 envoyés en Syrie », rapportent des sources exclusives de DEBKAfile. Les agences de renseignement américaines et israéliennes qui ont transmis la nouvelle à Washington et à Tel-Aviv ont également annoncé que les Russes avaient commencé à envoyer ces agents iraniens en Syrie pour prendre en main ces équipements.
DEBKAfile prétend également que l’une des considérations de Moscou pour envoyer des « équipes iraniennes » prendre en charge les S-300 basés en Syrie est d’éviter que des équipes russes ne soient mises en danger, face à des avions américains ou israéliens frappant directement les systèmes S-300. Mais, d’un autre côté, en apprenant à manipuler les défenses aériennes syriennes, l’Iran renforce encore sa présence militaire en Syrie.