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Un vent mauvais souffle sur l’Arabie saoudite jusqu’au-delà de ses frontières

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane en visite en France, en avril 2018. ©AFP

Il y a trois jours, la France, présidée par Emmanuel Macron, a accusé l’Iran d’avoir projeté un attentat sur son territoire. Cette grave accusation a fait matière d’un communiqué signé par les ministres des Affaires étrangères, de l’Économie et de l’Intérieur. Sur fond de cette accusation une association chiite a fait l’objet d’un raid policier à Paris avec en toile de fond des arrestations, des perquisitions. Yves Le Drian en est désormais à menacer l’Iran d’une rupture des liens diplomatiques. Alors que Riyad finance sur le sol français des centaines de centres prêchant un salafisme militant, salafisme qui a nourri Daech et les attentats commis en France, l’attitude française est incompréhensible. Le Figaro s’intéresse à l’affaire de l’enlèvement en Turquie d’un dissident saoudien qui n’a suscité aucune réaction à Paris. 

Fort de l’appui du président américain Donald Trump, le prince héritier d’Arabie saoudite Mohammed ben Salmane n’hésite pas à retenir à Istanbul un célèbre journaliste critique de son pouvoir.

Selon le journaliste Georges Malbrunot, spécialiste du Moyen-Orient pour Le Figaro, la très probable rétention au consulat saoudien d’Istanbul de Jamal Khashoggi, journaliste autrefois proche de la famille régnante mais désormais critique de la monarchie, montre que la vague de répression de toute opposition ne s’arrête pas aux limites du royaume. Ces derniers mois, de nombreux dissidents ont été mis sous les verrous : des personnalités libérales et des figures religieuses comme Salman al-Awdah, contre lequel la justice a requis la peine de mort, mais aussi des militantes de la cause féminine.

Georges Malbrunot ajoute que par l’arrestation de célèbres princes et hommes d’affaires et leur libération contre de l’argent, MBS a pu collecter plus de 100 milliards de dollars. Non seulement, « cette forte explosion » a fait fuir une grande partie du capital saoudien, mais pire encore elle a déclenché une tension au sein de la famille des Saoud.

Le journaliste français estime que tous ces événements ont amené le roi Salmane à résister face à certaines décisions de son fils Mohammed ben Salmane, dont l’introduction du capital d’Aramco en Bourse, et à protester contre le Deal du siècle soutenu par MBS (le soi-disant plan de paix israélo-palestinien proposé par les États-Unis).

Dans la foulée, le prince héritier n’a cessé de menacer d’annuler les accords déjà conclus entre l’Arabie saoudite et certains pays qui ont osé le critiquer : suite aux menaces de Mohammed ben Salmane de geler une partie des investissements saoudiens en Allemagne et en Espagne, ces deux pays ont été obligés de poursuivre leur vente d’armements au régime de Riyad. Au moment où l’Arabie saoudite a convoqué l’ambassadeur du Canada, la France a décidé de rester silencieuse et un diplomate français a même déclaré à ce sujet : « Nous ne pouvoir rien faire là-dessus. »

Citant une source bien informée au sein de la famille royale, Georges Malbrunot souligne que « la légitimité » de Ben Salmane provient de sa politique de « répression » ; il ne permet à personne à l’extérieur de l’Arabie saoudite de s’ingérer dans ses affaires.

Ben Salmane n’aime pas être considéré comme un « démocrate » ; d’autant plus que lors d’une rencontre avec un responsable étranger à Riyad il avait dit : « Ne me parlez pas de la question des droits de l’homme, parce qu’elle n’a aucune importance pour moi. »

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV