Le lundi 1er octobre 2018, le Corps des gardiens de la Révolution islamique a pris pour cible, avec six missiles balistiques et sept drones de combat, les positions des terroristes takfiristes de Daech dans l’est de l’Euphrate, en Syrie. Cette attaque comprend plusieurs dimensions.
L’attaque au missile du Corps des gardiens de la Révolution islamique (CGRI) a été, selon un communiqué du CGRI, en représailles à l’attentat terroriste d’Ahwaz qui a eu lieu en pleine parade militaire des forces armées iraniennes, le samedi 22 septembre.
La localité qui a été frappée par les missiles du CGRI s’appelle Hajin et elle abritait des terroristes de Daech.
Pourquoi Hajin ?
La ville de Hajin se trouve au bord de l’Euphrate, à 35 kilomètres d’Abou Kamal et à 110 kilomètres de Deir ez-Zor. L’Euphrate, qui prend sa source en Turquie et qui traverse Raqqa, Deir ez-Zor et al-Mayadin, passe aussi par Hajin avant de se diriger vers l’Irak.
Sur la rive orientale de l’Euphrate s’éparpillent de petits points stratégiques qui servent actuellement de refuges aux terroristes takfiristes pour se mettre à l’abri des attaques de l’armée syrienne et de ses alliés. Ces points couvrent au total une superficie de 4 000 kilomètres carrés et ils sont toujours sous le contrôle des forces takfiristes.
Les terroristes qui ont attaqué les civils et soldats à Ahwaz, en Iran, avaient été chargés d’accomplir cette mission depuis lesdits points.
Les terroristes de Daech se cachent, pendant le jour, sur la rive orientale de l’Euphrate et restent à l’affût de crainte que l’armée syrienne ne les attaque. La nuit, ils rentrent à Hajin pour se reposer.
L’attaque du CGRI a été qualifiée de « foudroyante », car elle a eu lieu pendant la nuit, provoquant ainsi un profond désarroi dans les rangs des terroristes.
Daech agit de concert avec les États-Unis
En octobre 2017, les médias arabes ont rapporté que le groupe terroriste Daech s’était retiré, avec toutes ses armes lourdes et légères, de la région de la Djézireh, à l’est de Deir ez-Zor, pour aller vers Abou Kamal, à la frontière irako-syrienne. Avant de partir, les terroristes ont remis le contrôle de l’est de Deir ez-Zor aux Forces démocratiques syriennes (FDS).
Selon les mêmes médias, le retrait de Daech s’inscrivait dans le cadre d’un accord secret entre ce groupe terroriste et les FDS, soutenues par les États-Unis. Selon les termes de cet accord, de vastes parties de la Djézireh, au nord de l’Euphrate, dont le champ pétrolier d’al-Tanak et celui d’al-Omar, à l’est de Deir ez-Zor, ont été confiées aux FDS.
À ce moment-là, le ministère russe de la Défense a accusé les FDS et la coalition américaine qui les soutient d’avoir collaboré avec les terroristes de Daech. Le ministère a ensuite rendu publiques des images montrant des véhicules militaires américains dans les régions contrôlées par Daech.
Ledit accord secret a permis aux FDS d’arriver à 17 kilomètres des frontières irako-syriennes, dans la banlieue est de Deir ez-Zor. En effet, les États-Unis voulaient que les miliciens qu’ils soutenaient contrôlent les frontières irako-syriennes pour ainsi pouvoir bloquer les routes d’approvisionnement et de communication de l’axe de la Résistance, mais l’armée syrienne et ses alliés ont déjoué le complot de Washington en reprenant le contrôle de ces régions stratégiques.
Début mai 2018, les médias arabes ont rapporté que les FDS, secondées par l’aviation de la coalition américaine, avaient réussi à s’emparer de la ville de Hajin, le plus grand bastion des terroristes de Daech dans la banlieue est de Deir ez-Zor. Quand les FDS ont pris le contrôle de Hajin, la présence des terroristes de Daech sur la rive orientale de l’Euphrate ne se limitait plus qu’à la ville d’al-Chaafah, près d’Abou Kamal, et à certains villages.
Bien que Hajin soit contrôlée par les FDS, les terroristes de Daech poursuivent leurs activités aux alentours de cette ville, la même région qui a été frappée par les missiles de haute précision du CGRI.
La base d’al-Tanf : QG de la lutte antiterroriste ou bastion des terroristes ?
Les forces de la coalition internationale dirigée par les États-Unis, qui se sont déployées en 2014 en Syrie sans le feu vert du gouvernement légal, sont actuellement présentes sur la base militaire d’al-Tanf, entourée par une zone tampon d’une superficie de 55 kilomètres carrés.
Il y a une vingtaine de jours, différentes unités de l’armée syrienne, qui étaient impliquées dans la phase finale des opérations militaires contre les terroristes opérant à l’est de Homs, se sont rapprochées de la région d’al-Tanf. L’opération de l’armée syrienne a commencé le mardi 11 septembre à partir du désert d’al-Soukhna, à l’est de Homs, et des hauteurs d’al-Saroukh, dans la banlieue ouest de Deir ez-Zor.
Les Américains disent vouloir miner l’influence de l’Iran en Syrie et empêcher les forces anti-américaines de s’y déployer. Cela trahit la nature mensongère des allégations des États-Unis selon lesquelles ils veulent donner des formations militaires aux forces locales pour combattre Daech.
Selon les Américains, « la base militaire d’al-Tanf se trouve au point de jonction de ce qu’ils qualifient de “point de passage terrestre iranien entre l’Irak, la Syrie et la Jordanie” et qui peut atteindre même les côtes de la Méditerranée ».
Le projet US sur Abou Kamal et l’attaque au missile du CGRI
Les Américains, qui ont finalement pris le contrôle de la ville de Raqqa en appuyant des groupes de miliciens et en bombardant la ville, cherchent actuellement à rendre le terrain propice à une attaque des terroristes de Daech contre Abou Kamal, ville contrôlée par le Front de la Résistance, pour ainsi se poser en « sauveurs » et s’emparer d’Abou Kamal sous prétexte de vouloir repousser les terroristes de Daech. Ce projet, dans son entièreté, vise au bout du compte à couper toutes les routes permettant à l’axe de la Résistance de communiquer avec l’Irak, la Syrie et le Liban.
L’attaque au missile du Corps des gardiens de la Révolution islamique contre les positions des terroristes de Daech aux alentours de Hajin a porté un coup très sévère au projet des Américains, qui avaient beaucoup compté sur les terroristes.
Les groupes terroristes, bien qu’ils ne partagent pas le même modus operandi, ont des principes communs et immuables ; lutter contre le front de la Résistance, soutenir les intérêts des États-Unis et d’Israël, dépendre des ressources financières de certains pays fanatiques de la région, dont l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis.
Par sa récente attaque au missile foudroyante contre les positions des terroristes de Daech à Hajin, dans la province de Deir ez-Zor, l’Iran a adressé un message à destination des ennemis de l’axe de la Résistance : toute attaque contre l’Iran ou d’autres membres de l’axe de la Résistance sera suivie par une riposte cinglante.
L’attaque au missile contre Hajin était une réaction directe à l’attentat qui a récemment visé la parade des forces armées iraniennes à Ahwaz et une réaction indirecte, sur le plan de la sécurité et du renseignement, aux régimes qui soutiennent les terroristes takfiristes, dont et surtout l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis.
Au Yémen aussi, les forces d’Ansarallah ont pris pour cible les installations vitales des agresseurs comme le port de Jizan et l’aéroport de Dubaï en réaction aux attaques menées par la coalition américano-saoudo-israélienne.