Un haut responsable sécuritaire iranien met en garde Israël contre la poursuite de ses frappes sur les positions de l’armée syrienne et de ses alliés qui luttent contre les groupes terroristes, affirmant que le régime recevra une réponse ferme s’il n’arrête pas de tels actes d’agression.
Le secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale iranienne, Ali Chamkhani, a tenu ces propos lors d’une réunion avec son homologue russe, Nikolaï Patrouchev, jeudi à Téhéran.
À la poursuite d’une crise durable en Syrie, le régime israélien a pris pour cible les positions de l’armée syrienne et des forces alliées luttant contre le terrorisme, a déclaré M. Chamkhani, avertissant le régime d’une réponse qu’il regrettera s’il refuse d’arrêter ses attaques.
Les commentaires sont intervenus alors que les intenses frappes aériennes israéliennes sur des cibles militaires à l’intérieur de la Syrie étaient considérées comme une tentative de soutenir des groupes terroristes qui subissaient de lourdes défaites contre les forces gouvernementales syriennes.
Plus tôt ce mois-ci, un avion russe avec 15 militaires à bord a été abattu par erreur par la DCA syrienne, qui faisait face à une vague de raids aériens israéliens. Moscou a blâmé Tel-Aviv pour cette tragédie, affirmant que les avions israéliens avaient délibérément créé une situation dangereuse qui avait conduit à la destruction de l’avion russe Il-20.
M. Chamkhani a également salué la coopération sécuritaire fructueuse entre la Russie et l’Iran dans la lutte contre le terrorisme, soulignant la nécessité d’un dialogue entre les deux parties sur des questions régionales et internationales importantes.
« La coopération Téhéran-Moscou dans les domaines politique, économique et sécuritaire a joué un rôle décisif dans les efforts visant à maîtriser les crises régionales », a-t-il ajouté.
Le responsable iranien a également dit apprécier la position « appropriée » de la Russie à l’appui de l’accord sur le nucléaire iranien de 2015, avertissant que les politiques unilatérales de l’administration américaine menacent la sécurité et l’économie mondiales.
« L’utilisation par les États-Unis de sanctions comme armes contre l’Iran, la Russie et la Chine découle de son désespoir et de son retard face aux progrès, à la croissance et à la montée en puissance de ces pays », a-t-il déclaré, notant que les interdictions américaines peuvent facilement être contrées par le renforcement des liens économiques et commerciaux.
M. Patrouchev s’est rendu à Téhéran pour assister à une réunion intitulée « Dialogue sur la sécurité régionale » avec ses homologues iranien, chinois, indien et afghan.
À l’initiative du Conseil suprême de la sécurité nationale iranienne, la première réunion sécuritaire a eu lieu le mercredi 26 septembre à Téhéran avec la participation des secrétaires et des conseillers à la sécurité nationale des pays de l’Asie centrale, à savoir l’Iran, la Russie, la Chine, l’Inde et l’Afghanistan. Au menu : les moyens de lutter contre le terrorisme et le radicalisme au Moyen-Orient.
Le responsable russe, pour sa part, a salué l’initiative de l’Iran de tenir une réunion sur la sécurité, avertissant que l’inaction contre les mesures américaines « unilatérales » et « dangereuses » pourrait contribuer à déclencher des crises mondiales similaires à celles survenues en Syrie et en Afghanistan.
Il a également mis en garde contre les répercussions de la relocalisation par les États-Unis de terroristes vaincus d’Irak et de Syrie, appelant à une coopération régionale plus forte pour contrer le processus.
Patrouchev et Chamkhani avaient « partagé des opinions sur la situation au Moyen-Orient et sur le règlement de la crise syrienne et le récent sommet entre les dirigeants russe, iranien et turc », selon le secrétaire de presse de Patrouchev.
Chamkhani exhorte les pays de la région à coopérer contre le terrorisme
Par ailleurs, M. Chamkhani s’est entretenu jeudi avec son homologue chinois, Dang Jing Wing.
Le responsable de la sécurité iranienne a qualifié le terrorisme de menace pour la paix et la sécurité internationales, soulignant qu’une coopération étroite entre les pays de la région réduirait le flux des aides financières de certains États extra-régionaux aux terroristes.
Le responsable chinois, pour sa part, a loué le rôle efficace de l’Iran dans la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme.
Il a en outre souligné que la restauration de la stabilité en Syrie est une condition préalable à une paix durable au Moyen-Orient.