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Atwan : « La Russie devra fournir des S-300 et S-400 à la Syrie »

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le président russe Vladimir Poutine (D) rencontre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu au Kremlin, le 9 mai 2018. ©AFP

Le rédacteur en chef du quotidien Rai al-Youm qualifie d’« humiliation » la provocation d’Israël ayant abouti à la destruction d’un avion russe dans le ciel syrien.

Dans un article, intitulé « La riposte rapide et dissuasive de la Russie : où et comment ? », Abdel Bari Atwan, célèbre analyste du monde arabe et rédacteur en chef de Rai al-Youm, fait la lumière sur les retombées de la destruction d’un Il-20 russe qui survolait le territoire syrien.

Le rédacteur en chef du quotidien Rai al-Youm, Abdel Bari Atwan. (Photo d’archives) 

« À travers un communiqué officiel, le ministère russe de la Défense a pointé du doigt Israël comme étant le principal responsable de la destruction de son Il-20, en plein vol dans l’espace aérien syrien. Selon le ministère, l’un des quatre avions israéliens qui frappaient des cibles militaires à Lattaquié s’était caché derrière l’Il-20 russe pour échapper au tir des systèmes de défense antiaériens de la Syrie. Cet événement a fini par l’explosion de l’avion russe et la mort de 15 militaires. À peine quelques heures après l’incident, le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou a téléphoné au ministre israélien des Affaires militaires Avigdor Lieberman pour lui signifier que Moscou se réservait le droit de riposter à cette provocation hostile. Il a toutefois refusé de fournir plus de détails », indique l’article.

Abdel Bari Atwan a ensuite réaffirmé que le silence de la Russie vis-à-vis des frappes aériennes de l’aviation israélienne visant le territoire syrien, dont le nombre avait dépassé les 207 cas en 18 mois, avait encouragé Israël à commettre ce nouvel acte criminel qui « constitue, avant tout, une insulte au président Poutine, qui a reçu le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu trois fois depuis le début de 2018 ».

Et de continuer :

« L’initiative insultante et humiliante d’Israël, ayant abouti à la destruction de l’avion russe, avait pour l’objectif de présenter une image menaçante d’Israël pour faire peur à son “allié” russe. Premièrement, l’aviation israélienne a pris pour cible un site militaire syrien à Lattaquié où se trouve la base aérienne russe de Hmeimim. Cela montre que Tel-Aviv souhaite s’imposer comme une menace sérieuse pour la Russie, sa base et les militaires et pilotes qui y sont déployés.

Deuxièmement, Israël n’a prévenu Moscou de son attaque qu’une minute à l’avance, ce qui contredit ouvertement les accords conclus entre les deux parties à propos des avertissements qu’elles doivent s’échanger en cas de danger. Négligeant ces accords, Israël a humilié la Russie au vrai sens du terme et donne ainsi naissance à une ambiance de méfiance qui affectera certes leurs relations. Si l’action israélienne n’avait pas été de nature préméditée, Tel-Aviv aurait tenu Moscou au courant des heures plus tôt pour prévenir un tel incident.

Troisièmement, Israël entendait, à travers cette attaque, gâcher la fête des Russes qui se réjouissaient de la conclusion d’un accord stratégique avec la Turquie permettant le report, voire l’annulation d’une offensive militaire visant Idlib. Ledit accord avait été signé quelques heures avant l’attaque israélienne entre les présidents russe et turc à Sotchi. »

La question qu’a posée Abdel Bari Atwan à la suite des arguments ci-dessus est la suivante : « De quelle nature sera l’acte de représailles de la Russie ? Est-il imminent ou aura-t-il lieu dans les jours, les semaines voire les mois à venir ? »

Pour M. Atwan, « les frappes aériennes israéliennes sur des cibles militaires appartenant à l’Iran et à la Syrie constituent une violation flagrante du droit international et de la souveraineté d’un pays membre des Nations unies ».

Il a souligné que ces attaques étaient dépourvues de tout aspect légal et qu’elles visaient à changer les équations de la guerre pour nuire à la Syrie.

« Tous ces arguments renforcent l’idée selon laquelle la Russie ne doit pas rester silencieuse face à cette agression et qu’il lui incombe d’y réagir », a-t-il ajouté.

Rai al-Youm met en avant deux options que pourrait choisir la Russie pour riposter à la provocation israélienne : « La Russie pourrait abattre tout avion israélien qui passerait, pendant les prochains jours, par le ciel syrien et elle a, de même, la capacité de fournir à la Syrie des systèmes de défense antiaérienne S-300 et S-400 pour que Damas puisse mieux protéger son espace aérien. À noter que la Russie avait auparavant promis à la Syrie de lui fournir des S-300 et S-400, puis avait fait marche arrière sous la pression des États-Unis et d’Israël. »

« Il est vrai que nous ne savons pas encore en quoi consisteront les représailles russes, mais quoi qu’il soit, cet acte sera de nature dissuasive, d’autant plus que l’attaque israélienne, avant même d’être une offensive militaire visant la Syrie ou l’Iran, équivaut surtout à une insulte flagrante envers Vladimir Poutine », a conclu Abdel Bari Atwan.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV