Le secrétaire général du mouvement irakien Asaïb Ahl al-Haqq a dénoncé l’incompétence du Premier ministre Haïder al-Abadi, qui a selon lui "conduit l’Irak dans l’impasse".
Dans une interview télévisée, il a déclaré que « la crise sociale et sanitaire à Bassora est insoutenable. La situation est dans une impasse avec al-Abadi et la démocratie en Irak est en danger. On ne peut rester silencieux. Al-Abadi doit démissionner ».
Pour Qaïs al-Khazali, les États-Unis planifient le démembrement de l’Irak. « La crise à Bassora fait partie de ce plan. Des partis kurdes ont aussi témoigné des pressions exercées par les Américains depuis 2003 », a-t-il précisé avant d’accuser le Premier ministre al-Abadi d’avoir emboîté le pas à ces derniers.
« Après l’échec de Daech, les États-Unis veulent se venger sur les Hachd al-Chaabi [Unités de mobilisation populaire]… Ils veulent imposer leur choix d’un nouveau Premier ministre. Ils ont une personne en tête qui pourrait faire arriver à maturité l’Accord du siècle. Ce plan prévoit le dépeçage de l’Irak. Nous ne pouvons tolérer cette manigance. Mais c’est ce que cherchent les États-Unis, Israël et l’Arabie saoudite. »
Selon al-Khazali, Washington aurait menacé l’Irak de sanctions si Haïder al-Abadi ne se représentait pas comme candidat au poste de Premier ministre.
À Bassora, la grogne populaire ne faiblit pas. Jeudi déjà, plusieurs bâtiments publics et bureaux de partis politiques avaient été incendiés. Le principal port de la ville avait été fermé. Les consulats des États-Unis, du Royaume-Uni et d’Arabie saoudite sont curieusement restés indemnes.