La crise ouverte entre les USA et la Turquie avec en toile de fond la chute de la livre n'affectera en rien l'accord turco-américain à Manbij. Membre de l'OTAN, la Turquie qui vient de s'en prendre à la ville de Sinjar en bombardant des positions des Kurdes, continuent à coopérer avec le Pentagone à Manbij.
Un responsable américain ayant requis l’anonymat a annoncé, ce vendredi 17 août, que l’opération conjointe américano-turque à Manbij, au nord de la Syrie, ne serait pas affectée par les tensions entre Washington et Ankara. RT qui cite ce responsable refuse de communiqué davantage de détails.
Le mois dernier, les ministres turc et américain des Affaires étrangères se sont entendus sur le retrait de Manbij des Unités de protection du peuple, YPG qui donnent des urticaires à Ankara. Le 2 juillet, le commandant du QG de l’armée US a même déclaré que des opérations de patrouille militaire conjointes américano-turques commenceraient prochainement dans la ville syrienne de Manbij. En attendant, la ville est le théâtre de l'apparition en public des patrouilles conjointes USA/Turquie. « Les représentants américains et turcs ont approuvé en effet une feuille de route élaborée par un groupe de travail sur Manbij », avait annoncé le ministère turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu à l’issue d’une rencontre à Washington avec son homologue américain, Mike Pompeo.
Crise USA/Turquie, vraie ou fausse?
Pour de nombreux analystes politiques, la crise turco-américaine a quelque chose de vrai mais pas ainsi que la présente la presse occidentale. La raison, faussement annoncée par les rédactions occidentales, serait les cas d'Andrew Brunson, arrêté en Turquie en octobre 2016 et accusé d’avoir espionné pour le compte des États-Unis dans le cadre de la tentative de coup d'Etat de 2016.
Mais si les Etats-Unis ont mis sous pression la finance turque, bien que celle-ci soit entièrement façonnée à l'image du capitalisme du marché prêché par l'Occident, ce n'est pas pour l'échange d'un pasteur contre un prêcher. Le jeu est bien plus subtile.
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Impliqués directement dans le conflit syrien, Ankara et Washington se retrouvent face à face dans le nord-ouest de la Syrie autour du dossier kurde. Ces mêmes kurdes que Washington soutient et Ankara abhorre. L'opposition systématique d'Ankara aux Kurdes semblent d'ailleurs de plus en plus pousser ces derniers dans les bras de Damas, ce qui n'arrange en rien les projets divisionnistes de Washington dans le nord et le nord-est syrien où Washington qui ne cesse de fournir des armes aux kurdes, vise surtout à protéger son accès, par kurdes interposés, aux immenses champs pétroliers de la région.