Nouveau signe de l’abandon des Kurdes par les États-Unis : le dernier contingent kurde a quitté dimanche soir Manbij, quitte à accélérer le processus de rapprochement déjà engagé entre les kurdes des régions du nord et du nord est syrien. À vrai dire, l'accord élargi signé entre la Turquie et les États-Unis à Manbij suivi des échanges d'amabilité très chaleureux entre le président turc et son homologue américain au sommet de l'OTAN à Bruxelles où le premier a énergiquement défendu la hausse des dépenses militaires des membres exigés par Trump n'ont laissé plus aucun doute : les kurdes en sont désormais à exiger le départ des forces étrangères de leurs régions et le retour de l'État.
Le dernier groupe militaire des Forces démocratiques syriennes (FDS) a quitté la ville de Manbij au nord de la Syrie, après que la coalition américaine eut tourné le dos aux Kurdes syriens pour se rapprocher de la Turquie, selon l’agence de presse ISNA, citant le Conseil militaire de Manbij.
« La dernière équipe des conseillers militaires des FDS s’est retirée de Manbij », selon le communiqué.
Auparavant, les États-Unis et la Turquie s’étaient mis d’accord sur une feuille de route sur Manbij qui était jusqu’à présent sous le contrôle des éléments armés des FDS. L’accord américano-turc insistait sur le départ des miliciens Kurdes ainsi que le désarmement des habitants de la ville, alors que les parties américaines avaient auparavant promis leur soutien tous azimuts aux Kurdes syriens dans le but de les éloigner du gouvernement légitime syrien.
La Turquie avait averti à plusieurs reprises, au cas où les forces kurdes ne quitteraient pas Manbij, cela creuserait le fossé entre Ankara et Washington. En fin de compte, les parties turques et américaines ont fini par s’asseoir à la table de négociations et ont conclu un accord au grand dam des Kurdes de la ville assurant en revanche les intérêts des Turcs et des Américains dans le nord de la Syrie.
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Les Kurdes de Syrie se sentent bien abandonnés surtout que les Turcs, soutenus par la coalition américaine dans le nord syrien, les prennent en tenailles et les poussent à quitter Manbij. Paradoxalement, c'est un état de chose qui encouragerait les Kurdes à séparer bon grain de l'ivraie : l’exode forcé des Kurdes provoqué par Ankara sur fond d'une "turquisation des régions syriennes occupées par Ankara aura pour effet de les pousser plus que jamais vers le gouvernement Assad, ce qui renforcera le retour à la souveraineté de l'État. Au regard d'une multiplication des manifestations anti-occupation étrangère des Kurdes de Syrie, le projet américain dit "Rojava" pourra encore attendre.