Les forces yéménites, qui résistent depuis deux mois à l'offensive saoudo-émiratie contre Hudaydah, ont pris de court la semaine dernière les agresseurs. En l'espace de quelques heures, leur double attaque au missile a visé deux navettes de guerre saoudienne et émiratie, provoquant une hausse du prix du brut. Quelques heures plus tard, une attaque au drone yéménite contre l'aéroport d'Abou Dhabi a rappelé aux agresseurs que le temps de l'impunité est révolu. Il s'agissait pour les forces yéménites de pousser l'ennemi à comprendre que la donne a changé. Mardi 31 juillet, des sources d'Ansarallah ont fait état d'un imminent retrait de la France de la coalition saoudo-émiratie. L'information reste à confirmer, n'empêche qu'elle révèle le grand désarroi dans le camp des Saoud.
Sur le terrain, le Sud saoudien est le théâtre de rapides évolutions : les mines ont explosé mardi matin à Najran, située à l'extrême sud-ouest de l’Arabie saoudite faisant une dizaine de morts ou de blessés côté saoudien. La veille, l’artillerie yéménite avait copieusement pilonné les positions saoudiennes, en se faisant aider par des tireurs d’élite qui ont, eux, abattu 5 mercenaires à la solde du régime de Riyad dans la province saoudienne de Jizan au Sud-Ouest, sur la mer Rouge,, à la frontière du Yémen.
L’Arabie saoudite s’acharne sur le Yémen
Riyad continue à massacrer les Yéménites via des frappes aériennes aveugles. Ces dernières 48 heures diverses zones résidentielles du Yémen ont fait l’objet des frappes aériennes de la coalition pro-Riyad. Au moins 7 civils ont été tués tandis que 6 autres blessés dans des raids aériens du régime de Riyad. Bref, la machine de guerre saoudo-émiratie s'acharne sur la population yéménite y compris à Hudaydah où des bombes ont été larguées sur la ville d’al-Durayhami. Mais il y a quelque chose de cassé dans l'aura guerrier de la coalition. Selon certaines informations, Ansarallah aurait reçu une demande qui le prierait de déclarer une trêve provisoire dans ses attaques au missile contre les bâtiments de la coalition d'agression à Bab el-Mandeb. Il s'agit d'une décision destinée à prouver la volonté de paix des Yéménites.
Ansarallah suspend ses attaques maritimes
Le mouvement Ansarallah a annoncé, mardi 31 juillet, qu'il cessait unilatéralement les opérations militaires en mer Rouge pendant deux semaines pour soutenir les efforts de paix, quelques jours après que l'Arabie saoudite a suspendu ses exportations pétrolières via le canal stratégique de Bab el-Mandeb. Le délai accordé à la coalition d'agression pour qu'elle accepte finalement de se mettre à la table des négociations est destiné à convaincre le monde du bellicisme inné de Riyad et d'Abou Dhabi qui "font systématiquement échec à tout effort de médiation". "Cela fait des siècles que les Yéménites assurent le transit libre de l'énergie et de marchandises via la mer Rouge. Et ils continueront à le faire à moins que les forces d'agression poursuivent leur barbarie à notre encore", a averti Ansarallah.
"L'arrêt unilatéral des opérations militaires navales sera pour une période limitée et pourrait être étendu et inclure tous les fronts si ce mouvement est réciproque par les dirigeants de la coalition pro-Riyad ", a déclaré Mohammed Ali al-Houthi, président du Comité révolutionnaire suprême du Yémen.
La trêve entre en vigueur à minuit le 1er août
"Nous nous félicitons de toute initiative visant à épargner l'effusion de sang et à mettre fin à l'agression contre le Yémen", a déclaré le communiqué publié par SABA, citant un responsable du ministère yéménite de la Défense. Cette mesure permettra à Riyad de reprendre ses exportations pétrolières.
Le président du Comité révolutionnaire suprême du Yémen a déclaré que l'initiative d’Ansarallah visait à soutenir les efforts pour trouver une solution politique au conflit, qui a coûté la vie à plus de 14 000 personnes.
Les forces navales yéménites ont pris pour cible le mercredi 25 juillet le navire de guerre saoudien al-Damadam à peine quelques jours après une attaque au drone contre un site pétrolier appartenant à ARAMCO.
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Une vedette émiratie qui avait l’intention d'embarquer des renforts sur la côte ouest avait été prise pour cible , elle aussi, de deux missiles, le mercredi 13 juin à Hudaydah. Le 30 janvier 2017, le destroyer saoudien Al-Madinah a été ciblé par les unités balistiques yéménites, alors qu'il était sur le point de frapper les installations portuaires du Yémen.
Échec des tentatives de la coalition pro-Riyad sur le front ouest
Les Émirats arabes unis et l'Arabie saoudite ont lancé le mercredi 13 juin, une vaste opération militaire destinée à s’emparer du port de Hudaydah, dans l’ouest du pays. L'opération s'enlise depuis.
C’est en mars 2015 qu’une coalition militaire commandée par l’Arabie saoudite est intervenue au Yémen voisin pour faire ramenr au pouvoir le président démissionnaire et fugitif, Abd Rabbo Mansour Hadi. Depuis, le Yémen fait l’objet de vastes attaques aériennes, terrestres et maritimes et d'un blocus inhumain imposé par le régime saoudien et ses alliés. Malgré leur enlisement, l’Arabie saoudite et ses alliés s’obstinent à poursuivre leurs offensives militaires contre le Yémen où plus de 36 000 civils ont été tués et blessés et plus de 80% des infrastructures du pays ont été réduites à néant.